WAVE RADIO MAG 2025 Juin 2025 | Page 27

Les concerts

JUAN LAGARRIGUE, chargé de communication depuis 2021, accueil artistes de 2016 à 2020
« Parmi les concerts qui m’ ont le plus marqué: celui de La Colonie de Vacances en 2015 a été magique avec 4 groupes aux 4 coins de la salle et le public au centre. Magique et tragique car c’ était le soir des attentats du Bataclan … Celui de Maraboutage l’ automne dernier avec plein de gens déguisés et un DJ au centre, une sacrée osmose. Et en 2023, celui de La Jungle qui finit en set au milieu avec autour tous les gens dans un état second, une transe techno complètement barjo! »
© Titouan Massé
OGITTU AMPO, responsable bar depuis 15 ans, barman depuis 2005
« J’ ai vu tellement de concerts en 20 ans! L’ un des plus marquants, c’ est Joey Starr après sa sortie de prison en 2009. Il avait manqué le Big Festival à cause de cette incarcération et a offert un concert à l’ Atabal, avec une entrée à 10 €. Et Kool Shen en invité surprise! Lorsque Kool Shen est arrivé par derrière et qu’ ils ont fait 4 morceaux de NTM, le public a halluciné. J’ en ai encore des frissons, c’ était énorme! »

L’ école de musique

MICHEL MOUSSEL, professeur de basse depuis 2007, responsable de l’ école de musique depuis 2022
« J’ ai commencé par fréquenter l’ Atabal en y jouant dès 2005 avec Daguerre, Paul Personne et Elliott Murphy. Depuis, je vais voir tous les concerts, c’ est une chance, de pouvoir faire plein de découvertes. J’ y suis tellement souvent que certains groupes ont cru que j’ étais le régisseur général! Les concerts, l’ école de musique, les répétitions, l’ action culturelle … L’ Atabal est un lieu de vie qui a rapidement trouvé une âme. Il n’ y a que des gens heureux à l’ Atabal et ça fait du bien! »
ANA ESTEBAN, professeur de claviers à l’ école de musique
« Une amie m’ avait parlé de la Rock Eskola de l’ Atabal. Une année, j’ ai pris mon courage à deux mains et j’ ai fait la queue pendant des heures pour obtenir une place dans la classe de chant. Après un enseignement très profond mais aussi très rigide au conservatoire, j’ ai découvert Rebecca, une chanteuse avec une culture musicale, une technique vocale et la manière la plus douce et la plus efficace de transmettre des connaissances. Pendant 2 ans, j’ ai été son élève et j’ ai suivi son groupe Kolinga. La pandémie est arrivée et l’ Atabal a été mis en hibernation comme le monde entier. En 2024, mon amie Macarena, enseignante à l’ Atabal, m’ a proposé de prendre en charge ses étudiants. Actuellement professeur de clavier, entouré d’ élèves motivés, créatifs et heureux, j’ ai découvert une nouvelle approche de la musique et un groupe de collègues qui sont de grands musiciens mais surtout de grandes personnes. »
CÉDRIC LEPINE, professeur de batterie à l’ école de musique depuis 2018
« Batteur formé à l’ école Agostini, j’ ai été chassé par Universal et joué avec plein d’ artistes comme Tiken Jah Fakoly, Cesaria Evora, Bernard Lavilliers. 10 ans après, je suis revenu au Pays basque. François, Yann et Michel * m’ ont proposé de venir enseigner. J’ ai démarré avec 8 à 10h de cours, aujourd’ hui j’ en ai 30. On s’ éclate avec des élèves de tous bords. Nous sommes une école non diplômante mais un pôle référence en formation. Et dans le cadre de la médiation, je travaille aussi avec des publics en difficulté, c’ est important pour nous. La dimension humaine est très forte à l’ Atabal depuis le début, et encore aujourd’ hui grâce à François. On est comme dans une bulle, tout est beau. Je me lève tous les jours heureux. Et avec le projet d’ agrandissement, cela va faire un renouveau avec 2 studios supplémentaires. »
* François Maton, le directeur de l’ Atabal, Yann Meuriaux, l’ ancien directeur de l’ école de musique et Michel Moussel, l’ actuel.
© Atabal
avec des collectifs. L’ idée, c’ était de faire en sorte que le projet soit identifié sur l’ ensemble du spectre local et pas uniquement sous le prisme du concert. Et de rétablir la situation financière complexe. Il y a 12 ans, seulement 5 % de ressources propres. Aujourd’ hui, elles représentent 65 % de nos recettes contre 35 % de subventions. Nous sommes autonomes financièrement et nous générons de l’ emploi, de la richesse sur le territoire. »
Car François présente la particularité d’ être à la direction artistique mais aussi financière et administrative. Et de faire l’ unanimité auprès de ses collègues et des artistes « Je vais approcher les 1 000 concerts. J’ assiste à toutes les dates. C’ est important car c’ est moi qui programme. Je travaille beaucoup, 7 jours sur 7. C’ est dur physiquement et psychologiquement mais je suis hyper content de venir au boulot et je suis conscient de la chance que j’ ai. Je suis venu dans ce métier car j’ adorais organiser des concerts. J’ aime l’ énergie et l’ émotion qui se dégagent du public. L’ attente de savoir s’ il va se passer quelque chose. »
Depuis, la structure a développé l’ école de musique et multiplié les concerts avec des artistes ou groupes de renommée plus importante tout en soutenant la scène locale. « Le territoire est plein de niches et de poches de public, poursuit François. On va essayer de parler à tout le monde. Les musiques extrêmes du rock au métal, mon appétence de programmateur et l’ identité du territoire, mais aussi la musique patrimoniale, la musique indé internationale avec plus de pop et d’ électro, du rap. On essaye de traiter toutes les esthétiques et en bonne intelligence avec les autres entités.” Le label Smac, Scène de musiques actuelles, délivré par le ministère de la Culture en 2018 salue cette dynamique et diversité.
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