MUSIQUE / Focus
Les studios
MARIN DUMARD, ingénieur son depuis 2023
« Il y a 11 ans, je découvrais le plaisir de jouer en groupe dans de super conditions. J’ étais élève de clavier et de batterie à la Rock Eskola et je faisais partie des Ateliers, les groupes d’ élèves qui se forment pour un concert en fin de l’ année. Ces ateliers et les personnes qui les encadraient ont allumé la passion que j’ ai aujourd’ hui pour la musique live. Je traînais à l’ Atabal 2 à 3 fois par semaine et j’ étais fan de l’ endroit. Fin 2022, je postule pour le poste de régisseur studio et en rentrant dans ce bâtiment dans lequel je n’ avais plus remis les pieds depuis 4 ans, j’ ai tout de suite retrouvé l’ énergie et l’ odeur du lieu … Aujourd’ hui je supervise la gestion des studios dans lesquels j’ ai appris à jouer et je suis le binôme de Michel qui gère la Rock Eskola. Le même qui nous initiait au plaisir de jouer en groupe, à grands coups de traces de marqueurs sur le visage à chaque fausse note. Je tenais à le rappeler! »
CAROLINE HOUET ALIAS UHAÏNAA, artiste électro, guitare-voix, ambiant
« Je suis entrée à l’ Atabal pour la 1 ère fois en 2023 pour un stage de MAO * car je voulais progresser dans la production musicale. Et depuis 2024 toutes les semaines pour répéter. Les studios sont très pros, ont tout ce qu’ il faut pour se mettre en condition de concert. Michel et Marin sont toujours disponibles. Et avec des tarifs abordables pour les artistes. Le lieu est géré par des passionnés de musique, au service de la musique. On se sent soutenus, compris. Et il est très dynamique avec des propositions très riches. Voir ce mouvement autour de la musique, c‘ est très porteur pour un artiste. »
BRIGITTE BONIN, chanteuse(« brailleuse ») du groupe metal Saddict
« On répète à l’ Atabal toutes les semaines depuis 2019, C’ est la maison. Tout le monde est hyper sympa, on est toujours bien accueilli. C’ est une grande famille où tout le monde se connaît, est dans la musique sans tergiversations. La scène métal fait beaucoup de bruits donc on est les plus durs à caser en concert. François fait beaucoup d’ efforts pour nous programmer ici ou en festival. Parmi mes meilleurs souvenirs: on a eu la super chance de faire la 1 ère partie de Mass Hysteria en 2023. Après avoir harcelé François, il a gentiment accepté( rires). C’ était dingue, on en parle encore! »
ANNE-LISE CAZAMAYOU, claviériste et chanteuse du groupe post rock electronica Orbel
« On répète à l’ Atabal et ils nous accueillent en résidence, avec parfois l’ accompagnement d’ un artiste pour les arrangements, le positionnement sur scène. On y a joué aussi nos 1 ers concerts sur une vraie scène. C’ est vraiment un repère pour se développer en tant que groupe et monter un spectacle dans de bonnes conditions. L’ Atabal est un lieu incontournable pour la scène locale et facile d’ accès. François accompagne beaucoup de groupes en rendant le lieu et le matériel disponibles pour un concert, un disque. C’ est précieux. Aujourd’ hui, je suis chargée de mission filière musique à la communauté d’ agglomération Pays basque, partenaire de l’ Atabal. C’ est vraiment une salle aux murs poreux, en lien avec le territoire, les assos, les festivals. »
© LBR Photography
* musique assistée par ordinateur atabal-biarritz. fr
Rayonnement auprès de tous les publics
Après les années sombres pour la culture de 2020 à 2022 suite à la crise sanitaire, l’ Atabal connaît un redémarrage fort à partir de 2023: « Tous les voyants sont au vert, confirme François. On accueille 70 concerts par an, 500 élèves dans l’ école de musique et une centaine de résidences d’ artistes aussi chaque année. Notre force, c’ est que beaucoup de personnes parlent de l’ Atabal pour en dire du bien mais jamais pour les mêmes activités! »
À travers la médiation culturelle par exemple et ses projets scolaires ou médico-socio-éducatifs.
« On travaille avec une quinzaine d’ artistes et entre 30 et 40 établissements, raconte Brice Morin, responsable médiation culturelle. Pour un public scolaire et un public prioritaire, empêché ou éloigné, porteur de handicap, en difficulté, mineurs non accompagnés, migrants, seniors, milieu carcéral. » Un accès à l’ art et à la culture pour tous qui devient plus complexe avec le Pass Culture revu à la baisse ou la diminution des aides aux publics prioritaires: « Ce n’ est pas simple mais je réponds à tous les appels à projets, commente Brice. Il faut aller les chercher. Et nous pouvons modifier nos propositions, on s’ adapte. »
Médiation
BRICE MORIN, responsable médiation culturelle depuis 2011
« Je suis entré à l’ Atabal pour un poste d’ animation puis à l’ arrivée de François, on a commencé à monter des projets. Travailler avec le public prioritaire est touchant et valorisant. On arrive à écrire, sortir des idées, du vécu. Et on monte des projets plus conséquents avec des concerts, des clips. Avec le public scolaire, c’ est enrichissant en termes d’ éducation, pour les faire accrocher à certaines matières. Comme les projets avec des profs de Français pour faire un lien entre le rap et la poésie d’ il y a 200 ans. On se sent utile. »
© Atabal
Et la suite?
La dynamique positive ne s’ arrête pas. Toute l’ équipe élabore une nouvelle phase pour 2027- 2028: « La salle de concert est complète trop souvent donc on travaille sur un projet qui augmentera la jauge à 1 200 personnes. En continuant à proposer des esthétiques plus à la marge avec un club de 150-200 places comme on le faisait avant. En travaillant en lien avec les autres acteurs comme le Magnéto, Les Écuries de Baroja, La Mamisèle, etc. »
L’ Atabal enthousiasme les publics comme l’ équipe. « Je suis originaire du Boucau, raconte François. Tout ce que l’ on fait est hyper important pour moi qui me suis tant ennuyé pendant ma jeunesse. Nous, on faisait de la flûte et là les gamins, ils enregistrent un rap! J’ ai le sentiment de participer à quelque chose qui a du sens sur le territoire et qui fait du bien aux gens. »
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