Hip hop / MUSIQUE laquelle on vit, pleine d’ incertitudes, économiques, géopolitiques, sociales. L’ atmosphère est très lourde, un nuage d’ angoisse se répand autour de la terre. Le soleil se cache toujours derrière mais il se fait rare de nos jours.
En 2024 tu as collaboré avec DJ Rhettmatic des Beat Junkies, comment vous-êtes vous rencontrés? Sur Bandcamp, quand quelqu’ un achète ta musique, tu vois son mail. Si tu soutiens ma musique, si tu la joues, t’ as pas besoin de l’ acheter, je peux te l’ envoyer, je peux te mettre sur ma liste de DJs. Puis il m’ a interviewé dans son émission de radio. J’ avais eu l’ idée entre-temps qu’ on fasse un projet ensemble, Legmatic. On a travaillé sur les instrus, j’ ai posé, je lui ai renvoyé puis il m’ a fait écouter le mix. J’ étais très content du résultat, il avait ajouté des scratchs, c’ était du gros boulot, j’ ai beaucoup aimé.
Ça fait quoi de travailler avec un DJ aussi mythique? Bien sûr c’ est un honneur parce que je connais son histoire. C’ était le DJ de Jay Dilla. Il fait partie des Beat Junkies, des légendes! Ce collectif est vraiment hip hop. Ils sont restés dans cette lignée, pas du tout commerciale. J’ étais tout simplement heureux de travailler avec lui.
© Alexandre Sauzedde
Tous tes albums sortent sur ton propre label? Les albums avec D-Styles et DJ Rhettmatic, c’ est les Beats Junkies qui les sortent. Avec AKH c’ est la Cosca, mais la plupart du temps, c’ est sur mon label.
Comme l’ album que t’ as fait avec Nejma Nefertiti? Exactement. C’ était ma prod, 90 % de l’ album ce sont mes sons. Nejma me parlait de ses difficultés avec les producteurs. J’ ai jamais produit un autre artiste et je voulais produire cet album. Quand je sors de la musique sur mon label, je gère l’ image, le son et si je dois clipper les morceaux. Je gère tout.
Comment as-tu découvert le hip hop? Je suis né en France, à Paris, de parents comoriens. On a bougé aux États-Unis, j’ avais 4 ans, dans les alentours de Washington D. C. Puis j’ ai beaucoup joué au basket, le hip hop faisait partie du truc. C’ était une culture. Je ne suis pas tombé amoureux du hip hop. C’ était ce que j’ écoutais. C’ était la musique des jeunes, on écoutait ça même avant de vouloir le faire. Quand t’ es jeune, tu ne comprends pas tout. Avec le basket, les mecs plus âgés que moi, qui avaient parfois plus de 18 ans, j’ en avais 11-12, expliquaient, et tu commençais à capter les subtilités, à prendre goût, à savoir ce qui est bien, ou non. Tu t’ intéresses encore plus.
F. L. A. W.
NAPOLEON DA LEGEND & GIALLO POINT Legendary Music 2025- Hip hop
Cet album est leur 5 e en commun. Les flows de Napoleon Da Legend et de ses invités sont affutés pour nous livrer un hip hop conscient et introspectif, le tout sur des prods solides. En un mot: intense.
Tu as commencé à écrire à quel moment? Entre 13 et 14 ans. J’ avais des potes qui enregistraient chez eux de façon rudimentaire avec des cassettes. Alors j’ ai acheté des instrus ou on m’ en donnait, j’ écrivais, j’ posais, mais sans vraiment savoir ce que je faisais. J’ avais personne pour m’ apprendre comment on fait une chanson, comment on compte des mesures, c’ était spontané.
As-tu été repéré à ce moment-là? Un été, je suis allé chez une tante en France. Un pote connaissait les gars du Saian Supa Crew, c’ était la première fois que j’ allais en studio, je les ai vus enregistrer. Ils n’ étaient pas signés mais ils étaient sur le point de l’ être. J’ ai posé sur leur 1 er EP, qui est sorti avant KLR. Quand je suis revenu, j’ ai fait des petites maquettes. Des promoteurs de grosses soirées à Washington se sont intéressés à moi et ils m’ ont payé le studio. J’ avais 16 ans, j’ ai continué à écrire, j’ ai continué à enregistrer.
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