Vos Projets magazine N° 3 Vos Projets N3 | Page 45

NOTRE RENCONTRE Cécile CAYROL - Je travaillais depuis 3 ans avec Mme Charial, ce qui m’a permis de rencontrer Glenn dès son arrivée à l’Oustau de Baumanière. Glen VIEL - À la boutique de l’hôtel j’ai découvert 2 ou 3 objets qui me plaisaient crées par Cécile. Ce que j'ai vu m’a enthousiasmé et donné envie de lui proposer une collaboration car il était évident que son travail trouvait un écho dans l’image de ma création culinaire. CC - Tu es passé à l’atelier pour essayer de comprendre mon approche artistique puis nous avons commencé à travailler sur un 1er prototype. NOTRE COLLABORATION GV - C’est un partenariat, une rencontre due au désir de mettre de la beauté autour des plats, de les habiller, mais la réalité s’énonce parfois avec des difficultés auxquels nous n’avons pas pensé, car Cécile fait tout à la main, elle ne moule rien. L’insatis- faction nous contraint à faire et défaire afin de trouver un objet simple mais approprié. CC - J’aime beaucoup travailler en collaboration avec d’autres mé- tiers, j’y trouve une forme d’épanouissement qui permet idéale- ment de mettre ensemble nos compétences créatives avec le souci d’une approche prenant en compte les innovations possibles pour trouver des idées nouvelles. Mon travail sert Glenn, mais je cherche un équilibre car ma mission est d’apporter une harmonie avec des formes qui doivent être une expression sans trop de caractère afin de ne pas dissimuler l’essentiel : les mets. C’est un monde de par- tage qui a besoin de fantaisie. GV - Il s’agit de magnifier le plat imaginé avec le contexte dans le- quel il va être présenté, c’est un accord parfait entre l’oeil, la com- position et la dégustation. En créant un style différent à chaque saison, toute création va modifier la perception des produits. L’as- siette de Cécile que j'ai vu à l’atelier m’a fait penser à une algue et même si sa collection ne me convenait pas complètement, je la trouvais un peu épaisse, elle a retravaillé pour lui donner un aspect plus fin qui me convient. CC - Notre relation nous permet aussi de nous adapter à la clien- tèle. J'avais réalisé des petits bols qui n’étaient pas assez bien émaillés car lorsque l’on portait la tasse aux lèvres vous aviez une sensation désagréable au contact, j’ai du émailler de manière plus complète pour obtenir la perception de douceur attendue. L’HISTOIRE DES PLATS CC - Je pense que lorsque l’on mange à ta table le plaisir prend une forme active. GV - On fait beaucoup de découpe, j’ai réinterprété avec un des- igner la fabuleuse volaille en vessie. On met à l’abri dans une boîte, la poularde, lorsqu’on ouvre ce coffret devant le client, c’est un instant de partage délicieux. CC - Le long des huiliers, lentement, doucement des petites 45