LARRY CLINTON
Entre le sol qui se transforme en boue liquide l’hiver et la chaleur trop
intense l’été pour couler du béton en plein jour, c’est le climat qui a
constitué l’un des plus grands défis de Larry Clinton en Afghanistan.
Larry est un coordonnateur, Contrats de services professionnels, ayant
été affecté à l’aéroport de Kandahar pendant six mois, en novembre 2008.
Il y est en fait allé à titre de coordonnateur de marchés de construction
d’une aire de trafic pour les hélicoptères Griffon et Chinook, afin d’en
diriger le processus. Le projet de six millions de dollars avait commencé
par le coulage de 53 000 m2 de béton d’une épaisseur de 30 cm (la zone
allait être augmentée du tiers plus tard) et suivait un échéancier très
serré. « Finalement, c’est devenu une mini escadre aérienne », dit Larry,
avec des aires opérationnelles pour les avions, du personnel d’entretien
et le nécessaire pour garder les avions en état de navigabilité. Parmi les
problèmes techniques majeurs qu’il a rencontrés, il souligne qu’il a fallu
préparer un sol de fondation assez solide pour soutenir le poids du béton
même durant la saison hivernale pluvieuse et assurer l’approvisionnement
en matériaux bruts transportés par camions, lesquels étaient vulnérables
aux attaques lors de la traversée de la passe de Khyber. Les entrepreneurs
transportant des produits jusqu’aux bases d’opérations avancées étaient
également exposés au danger des dispositifs explosifs improvisés. « C’est
une chose qu’on n’oublie pas », dit-il en évoquant les entrepreneurs
tant locaux qu’étrangers tués ou blessés pendant cette mission. « Ces
événements reviennent vous habiter tôt ou tard. »
JANETTE BRODEUR
Pour Janette Brodeur, gestionnaire de site, ce sont les travailleurs
afghans qui l’ont particulièrement marquée pendant les six mois qu’elle a
passés à diriger des projets au Camp Nathan-Smith, en 2008‑2009. Les
entrepreneurs locaux ont participé à différents projets, par exemple à la
mise à niveau des tours d’observation, à la construction d’installations
sanitaires et à l’assemblage de complexes (préfabriqués) selon les normes
ISO, notamment une église, un bureau de poste et des logements.
Cependant, ils n’étaient généralement pas très au fait des pratiques
normalisées canadiennes, comme les mesures de sécurité. « Il fallait
veiller à la sécurité sur le chantier, mais aussi faire pr