TPE: Insectes Comestibles Mars 2015 | Page 35

Si une crise alimentaire se déclarait, les insectes seraient une solution idéale: les investissements nécessaires pour se lancer dans l’entomoculture ou la récolte d’insectes sont moindres, le cycle de vie des insectes est extrêmement rapide (il ne faut pas longtemps avant de pouvoir profiter de l’élevage), l’espace nécessaire est minime et les insectes sont disponibles en grande quantité partout sur terre.

Quelle sera la consommation mondiale de protéines animales dans le monde en 2050?

Dans les pays en voie de développement, la consommation par habitant va augmenter, d’une part grâce à la hausse du PIB, donc du pouvoir d’achat, et d’autre part car la sous-alimentation recule dans le monde. On ne peut que l’espérer, sachant que les habitants de ces pays mangent en moyenne moins de la moitié de ce que l’OMS recommande,

Dans les pays développés, deux tendances s’opposent. Les gens se rendent de plus en plus compte que leur régime alimentaire est trop riche: les Fast-foods perdent du terrain, au profit de l’agriculture écologique et du commerce équitable. S’alimenter devient donc plus coûteux, ce qui pousse les consommateurs à se limiter.

Mais les habitants des pays du nord ont tellement pris l’habitude de trop manger qu’il faudra un temps considérable pour voir la courbe décroître. Donc la consommation des habitants des pays riches devrait diminuer mais très faiblement.

Ainsi, les hypothèses A et E sont des scénarios catastrophes et, heureusement, ne se produiront sûrement pas. L’hypothèse D est, de même, ni souhaitable, ni probable, bien que mieux que la E. Du point de vue de la santé, le scénario C est idéal, mais peu probable car cela impliquerait que la consommation de protéines dans les pays développés baisserait de plus d’un tiers, (37,5%) ce qui est inimaginable. L’option B est donc celle que nous retenons car elle est réaliste et elle prend en compte l’évolution économique future.

Donc nous consommerons probablement 461 millions de tonnes de protéines animales en 2050, soit 49,5 kg de protéines par habitant, ce qui signifie un raprochement conséquent de la recommandation de l'OMS.

Comment va évoluer la consommation d’insectes?

Etant donné que la production mondiale de protéines animales en 2013 n'était que de 356 millions de tonnes, il faudra produire 105 millions de tonnes supplémentaires annuellement. Lorsqu’on voit la déforestation en Amazonie et dans bien d’autres forêts, on se dit qu’une augmentation de la production de viande serait une catastrophe. Au vu des très nombreux avantages liés à l’entomophagie, beaucoup de gens (y compris la FAO) espèrent que l’entomoculture (l’élevage d’insectes) se développe.

En effet, si la production de viande (bovine, porcine, ovine et de volailles) évolue de la même manière que lors de cette dernière décennie, la production mondiale de viande n’atteindra, en 2050, que 451,2 millions de tonnes. Ainsi, 9,8 millions de tonnes de protéines animales viendraient à manquer pour nourrir le monde. La consommation d'insectes pourrait pallier ce manque, ce qui signifierait un bond dans l’entomophagie.

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