TENNIS-MAG
IL DEMEURE L ’ UN DES TÉMOINS LES PLUS IMPORTANTS DE L ’ HISTOIRE DU TENNIS ET DU SPORT AU QUÉBEC , VOIRE AU CANADA .
1988 - Journal de Montréal
© Coutoisie des ministres en 1988 , le premier ministre de l ’ époque , Robert Bourassa , a simplement demandé : François Godbout , le joueur de tennis ? Puis , il a accepté ma nomination . »
L ’ honorable juge François Godbout occupera ses fonctions à la Cour de la jeunesse pendant 20 ans , soit jusqu ’ à l ’ âge de 70 ans .
TRÈS ACTIF , FIDÈLE ET IMPLIQUÉ
À la retraite depuis bientôt 10 ans , François Godbout n ’ est pas moins actif .
Loin de la cour certes , mais toujours près des courts bien qu ’ il aura délaissé le tennis pendant une courte période . À la mi-cinquantaine , son ami Rolland Godin lui a suggéré de revenir au jeu en joignant les rangs de la Ligue de Gilles Creamer , au Tennis 13 à Laval . « Je joue une ou deux fois par semaine . Ça m ’ a sauvé en me gardant en forme , en santé . »
François Godbout demeure encore aujourd ’ hui très attaché à ses origines , à Waterloo . Il a investi dans la construction d ’ un magnifique club de
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CE QUE VOUS DEVEZ AUSSI SAVOIR …
Tout au long de la longue entrevue qu ’ il a accordée à Tennis-mag , François Godbout s ’ est remémoré en détails plusieurs périodes charnières de sa vie , précisant souvent les dates , les jours et parfois même les heures , les lieux , les noms des personnes qu ’ il a affrontées ou rencontrées . Son récit a été ponctué de nombreuses anecdotes , de faits cocasses et de nombreux souvenirs . L ’ Honorable juge à la retraite s ’ est confié tout autant avec l ’ éloquence , la passion et l ’ humour que l ’ humilité qui le caractérisent . À moins d ’ un an de célébrer ses 80 ans , il demeure l ’ un des témoins les plus importants de l ’ histoire du tennis et du sport au Québec , voire au Canada .
FAITS EN RAFALE : CITATIONS MARQUANTES :
- Issu d ’ un milieu plutôt modeste . Sa mère est femme au foyer . Son père , notaire , meurt alors qu ’ il n ’ est âgé que de 14 ans ;
- Le jeune Godbout n ’ est pas un élève modèle . Pensionnaire , il se fera expulser du Collège Brébeuf deux fois plutôt qu ’ une . Le Séminaire de Sherbrooke lui indiquera aussi la sortie côté court !
- Malgré tout , après son cours classique , il est admis en droit à l ’ Université de Montréal ;
- Il n ’ a jamais eu d ’ entraîneur personnel . Pour s ’ améliorer , il observait les meilleurs et tentait de les imiter ;
- Il n ’ a subi que deux défaites à 0 : d ’ abord contre l ’ Américain Jeff Arnold⁵ ( championnats canadiens 15 ans et moins alors ouverts aux joueurs étrangers ), puis , face à un certain Robert Bédard ;
- Malgré sa longue carrière en Coupe Davis ( sept ans ), il n ’ a jamais remporté un seul match ;
- Analyste lors des grands tournois diffusés sur les ondes de la télé de Radio-Canada , aux côtés de René Lecavalier et de Richard Garneau , c ’ est à lui qu ’ on doit , entre autres , le terme français : « coup brossé »;
- Ennuyé par une blessure à la main gauche , il a joué de la droite pendant quelques années ;
- Ses mentors auront respectivement été Robert Bédard et le maire Jean Drapeau , « un personnage controversé , avoue-t-il , mais un travailleur infatigable qui connaissait toujours plus les dossiers que les autres »;
- Son joueur préféré actuellement sur le Circuit : « Roger Federer , le modèle parfait , taille parfaite , revers à une main classique »;
- Père de deux garçons , Louis ( 51 ans ) et Christian ( 47 ans ) et trois fois grand-père .
Comme élève pensionnaire : « J ’ ai été privilégié de faire le cours classique réservé à l ’ élite . Les religieux se chargeaient autant de notre éducation que de notre instruction . Notre vie était organisée . Je garde un excellent souvenir des prêtres que j ’ ai côtoyés . Ils n ' étaient pas tous brillants mais je suis reconnaissant envers ceux qui ont joué le rôle de « pères substituts » et qui m ’ ont , entre autres , donné le goût pour l ’ écriture et la littérature . »
Comme avocat et juge : « J ’ ai aimé le droit . J ’ aimais plaider . La cour , s ' apparente au tennis . Il y a le côté humain et l ’ aspect compétitif . On observe le juge , ses gestes , ses yeux , l ’ intonation de sa voix . On cherche à trouver le point faible de son adversaire . Mon esprit de compétition m ’ a servi beaucoup plus en tant que juge . Trouver la vérité , jouer un rôle dans la vie des jeunes . Ces 20 années dans la magistrature ont été les plus riches de ma vie . »
Comme politicien : « Oui , on m ’ a approché pour faire de la politique à quelques reprises . Toutefois , j ’ ai toujours refusé car j ’ ai de la difficulté à ne pas être aimé . C ’ est ma faiblesse . »
42 No 108 - Août 2017 - Par Tennis Québec