Tennis-mag #108 - Août 2017 Tennis-mag #108 - Août 2017 (version numérique) | Page 41

TENNIS-MAG Coutoisie À P IQUE M Y L O E EN T UR L QUE S V E A U , E Q D S N PRÈ EMEN T L A . A E L A GR A N I R I F TT REÇOI T L É AL L’A I R , T S N É O L M . S EN VO R I O END A I T P T S T E A X L ’I FA U P EL QU P A ’ L , 3 EN 197 1964 - Rencontre entre François Godbout et le Français Pierre Darmon (à gauche), et ce, trois ans après leur premier affrontement à Roland-Garros Fin juin 1961, François Godbout réalisera un rêve ultime : participer au plus vieux et plus prestigieux tournoi de tennis du monde, celui de Wimbledon. Avec son match de Coupe Davis contre Laver, cet accomplissement est, de son aveu, le plus beau souvenir de sa car- rière : « En pénétrant dans le vestiaire derrière le secrétariat, le préposé m’accueille. Pendant qu’il vérifie sa liste, j’observe la noblesse des lieux. Puis, il me dit : Monsieur, vous n’êtes pas sur la liste. Je ne fus pas surpris mais j’avais tout de même envie de pleurer. Ç a faisait tellement longtemps que j’y rêvais, moi, à Wimbledon. Le préposé m’a alors demandé : Êtes-vous allé voir au vestiaire numéro deux? Je ne savais pas qu'il y avait deux vestiaires. Contrairement au vestiaire principal, celui-ci n'offrait pas de serviettes épaisses, ni de bai- gnoires, encore moins de tables de massage ou un téléviseur qui retransmettait les matchs. À défaut de grands casiers, une patère permettait d’accrocher mes vêtements. Mais mon nom était sur la liste. Je prenais bel et bien part au tournoi de Wimbledon.» Bien qu’il n’ait pas connu le succès escompté sur le gazon londonien, François Godbout prendra part à deux autres reprises à cette 1964 - Mariage de François et de Sibylla Hesse prestigieuse classique. Tout comme il l’avait fait en 1962, sans détour, l’habitué des lieux se dirigera au vestiaire numéro deux dès son arrivée à Wimbledon en 1964. Mais cette fois-ci, son nom n’apparaissait plus sur la liste du vestiaire secondaire. C’est plutôt sur celle du vestiaire principal qu’il était inscrit! Il y vivra pleinement son rêve de jeunesse en côtoyant les plus grands joueurs de l’époque! « Bienvenue à Wimbledon Monsieur, me lança le préposé en m’accueillant dans le vestiaire. Je n’ai peut-être pas joué sur le Central, mais j’ai logé dans le vestiaire numéro un. » MARIAGE, CARRIÈRE D’AVOCAT, BÉNÉVOLAT ET COJO Parallèlement à sa carrière sportive, François Godbout se marie en 1964 avec la jeune Allemande Sibylla Hesse qu’il a connue au terme de sa première tournée européenne (1961). Cette même année, il amorce sa car- rière d’avocat et ouvre à Laval, en compagnie de son grand ami Jacques Roy, un cabinet en droit général. L’aventure durera quelque 10 ans. « Ce ne fut pas une période facile », avoue-t-il humblement. Godbout fait ses premières incursions béné- voles dans le milieu du sport fédéré en 1968. Il représente la PQLTA (Province of Quebec Lawn Tennis Association, ancêtre de la Fédération québécoise de tennis, aujourd’hui Tennis Québec) lors des états généraux du sport qui donnerent naissance à la Confédération des sports du Québec (CSQ – devenue la Société des sports du Québec et aujourd’hui Sports-Québec). En 1970, deux événements marqueront à jamais l’histoire du Québec : la sélection de Montréal comme ville hôtesse des Jeux olympiques de 1976 et la crise d’Octobre qui éclatait quelques mois après. Godbout eut l’honneur de faire partie de la délégation présente à Amsterdam pour l’annonce officielle par le Comité International Olympique (CIO). « Un moment qui changea ma vie », soutient-il. En 1971, à titre de membre du comité exécutif de la CSQ, il sera l’un des instigateurs de la création du Programme des Jeux du Québec et de la présentation de la toute première finale provinciale à Rivière- du-Loup. Parallèlement, son implication se poursuit au tennis et il devient président du conseil de la Fédération provinciale. À 33 ans, il se réalise dans ses nombreuses implications bénévoles mais aimerait relever de nouveaux défis professionnels. La grande aventure olym- pique à Montréal l’attire. Après quelques faux espoirs envolés, il reçoit finalement, en 1973, l’appel qu’il attendait. De 1973 à 1976, François Godbout sera conseiller juridique du Comité organisateur des Jeux olympiques (COJO). « Il y avait tellement de domaines à couvrir. L’expérience fut fantastique et c’est au COJO que j’ai appris mon métier. » La poussière soulevée par tous les gens qui seront passés par Montréal en juillet 1976 n’était pas encore retombée que le jeune avocat recevait une offre du service du contentieux à la ville de Montréal. Durant une douzaine d’années, il sera responsable de l’équipe du droit privé. « Parmi les dossiers dans lesquels j’ai été impliqué à la ville de Montréal, il y a eu, entre autres, celui du litige avec l’architecte Roger Taillibert. » Il est nommé membre du conseil d’administration de Tennis Canada à la fin des années 70. C’est à titre de président qu’il quitte l’association nationale en 1986. « Le tennis m’a tout apporté. C’est mon passe-partout. J’ai tout eu grâce au tennis. Lorsque ma candidature comme juge au tribunal de la jeunesse fut soumise au Conseil No 108 - Août 2017 - Par Tennis Québec 41 JEU, MANCHE ET MATCH