Série des livres numériques de l’UVA Livre #3: Un siècle d’histoire de l’UGAB (Livre 2) | Page 21

Un des premiers bateaux à quitter le port de Marseille avec à son bord plus de quatre mille volontaires au rapatriement, le 6 septembre 1947 (coll. Michel Paboudjian/Paris).

Les véritables fondements du « Nerkaght »

et la position de l’Union

La victoire écrasante de l’Armée Rouge contre les troupes allemandes et les conquêtes territoriales enregistrées par les Soviétiques en Europe de l’Est ont contribué à créer l’image d’une URSS invincible dans l’opinion publique internationale. Les cercles arméniens étaient eux aussi majoritairement bien disposés à son égard, d’autant qu’en 1945 Moscou avait officiellement revendiqué le rattachement des régions de Kars et d’Ardahan à l’Arménie soviétique, renforçant ainsi davantage encore son autorité au sein des Arméniens de la diaspora et gagnant même à sa cause des détracteurs acharnés. Bien entendu, cette surenchère sur la question arménienne donne un avant-goût de la Guerre froide qui se préparait alors entre le bloc soviétique et le monde occidental. Quelques années plus tard, après la fin des opérations de rapatriement, les responsables soviétiques revendiquaient du reste les mêmes territoires, mais dorénavant au nom de la Géorgie soviétique. L’objectif de Moscou était alors d’intensifier sa pression sur la Turquie pour éviter son basculement dans le camp des États-Unis, promus au rang de grande puissance mondiale après la fin du conflit. ...

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Le « rapatriement » : une nouvelle page de la coopération avec l’Arménie soviétique émaillée de nouveaux obstacles