Durant les semaines suivantes, Vazken Ier a pu mesurer le soutien dont il bénéficiait dans les cercles de l’Union, notamment au Brésil, en Uruguay et en Argentine. à Paris, où le Conseil régional pour l’Europe organise une réception le 16 septembre 196050, il ne manque pas de souligner combien il a été conforté dans sa mission par la « totale conscience » de leurs devoirs qu’il a pu observer chez le président Manoogian et les administrateurs de l’Union. Nul doute que Vazken Ier rentre en Arménie renforcé par l’accueil qu’il a reçu et le soutien qu’il a trouvé auprès des leaders de l’Union, convaincu que les diocèses américains et européens ne sont pas sérieusement menacés par une poussée d’Antélias. Cela dit, les deux expériences malheureuses vécues par l’Organisation lorsqu’elle a tenté de déployer des activités humanitaires en Arménie soviétique semblent avoir convaincu les membres du Conseil central de privilégier ses relations avec le catholicossat d’Etchmiadzin et de rester à distance de la hiérarchie communiste arménienne. En se limitant à des relations avec le siège de l’église arménienne, ils cherchaient sans doute aussi à ménager les autorités américaines qui suivaient de près le dossier arménien.
Coïncidence ou pas, Yakov Zarobian, premier secrétaire du PC arménien, a fait une déclaration publique, à l’occasion de l’assemblée annuelle du parti de l’automne 1960, émettant un « avis positif » sur l’action des trois partis arméniens. Après des décennies d’attaques virulentes, ce changement de ton a beaucoup contribué à dégeler les relations de la République avec la diaspora51. Une certaine détente est perceptible au cours des années suivantes. Au point que Vazken Ier a jugé, en octobre 1963, ...
Le catholicos Vazkèn Ier en visite à New York, en compagnie d’Alex Manoogian et des prélats des diocèses arméniens des États-Unis. Mai 1960 (Arch. AGBU/New York).
L’Union et le siège d’Etchmiadzin : Vazken Ier et Alex Manoogian