Série des livres numériques de l’UVA Livre #3: Un siècle d’histoire de l’UGAB (Livre 2) | Page 16

Un rapport diplomatique français de juillet 1951 témoigne de nouvelles interférences extérieures dans les affaires arméniennes. Le consul général de France à Alep signale ainsi que Mgr Zareh Payaslian a séjourné à Antélias où il a rencontré une « délégation soviétique composée de Mgr Vahan Kostanian et du professeur Achod Abrahamian » qui « avait exprimé le désir de le voir » . Le consul affirme que les « Soviétiques » se préoccupent alors « de la succession de l’actuel catholicos d’Antélias » ; qu’ils ont donc voulu « sonder les intentions de Mgr Zareh à ce sujet, car ils s’inquiétaient de la possibilité que certains diocèses « quittent le catholicossat d’Etchmiadzine pour se rattacher à celui d’Antélias, si l’actuel titulaire pro soviétique de ce dernier catholicossat était un jour remplacé par un prélat hostile à l’URSS »27. Les années 1952-1956, au cours desquelles des catholicos de Cilicie intérimaires ont géré les affaires courantes, ont été marquées par des manipulations à bien plus grande échelle sans qu’une autorité religieuse arménienne légitime ne puisse y parer, et ont rendu l’explosion de violence qu’on observe de 1956 à 1958 parmi les Arméniens, en Syrie comme au Liban, quasi inévitable. D’après les quelques informations dont nous disposons, l’Union a gardé ses distances avec les factions qui s’empoignaient, mais a vécu douloureusement ces affrontements fratricides. Les changements qu’on peut constater, au cours des années 1950, dans sa politique de subvention aux « écoles nationales » — cf. le chapitre consacré plus loin à cette importante question — montrent toutefois qu’elle a tiré les leçons du nouveau rapport de forces qui s’instaure alors au profit des « antisoviétiques » : ...

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La présidence d’Alex Manoogian dans le contexte de la guerre froide

Visite d’Alex Manoogian à Paris, en septembre 1959. Nourhan Fringhian le reçoit en compagnie de Zareh Nubar, assis (Arch. B. Nubar/Paris).