Série des livres numériques de l’UVA Livre #3: Un siècle d’histoire de l’UGAB (Livre 1) | Page 81

Si la réussite du rapatriement des Arméniens en Cilicie constituait un extraordinaire challenge, que plusieurs organisations humanitaires arméniennes et internationales ont relevé avec entrain, on ne peut ignorer que ces actions drainaient des moyens considérables, aiguisant les appétits. Une structure aussi récente que l’Union Nationale Armé¬nienne, basée à Adana, englobant dans ses rangs des représentants de toutes les confessions religieuses et de toutes les formations politiques et humanitaires arméniennes, était omniprésente dans toutes les villes de Cilicie. Peu organisées, mal structurées et manquant de cohésion, ses branches locales étaient souvent, ainsi que l’a observé Zabel Yessayan, dirigées par des personnes incompétentes, peu éduquées et arbitrairement désignées par la direction d’Adana, qui n’avait que des liens fragiles avec elle36. La création de ces entités avait du reste été suscitée par les forces alliées — françaises en Cilicie et Britanniques en Syrie —, qui avaient besoin d’interlocuteurs représentatifs des différentes composantes de la société arménienne. Au lendemain de l’armistice, le général Allenby, commandant en chef des troupes alliées au Proche-Orient, et Georges-Picot, représentant de la France dans la région, encouragèrent ensemble la formation de branches de l’UNA dans toutes les régions occupées par les Alliés où se trouvaient des populations arméniennes. En Cilicie, l’UNA et le représentant de la Délégation nationale arménienne basée à Paris, Mihran Damadian, étaient tout bonnement les porte-paroles officieux des intérêts arméniens auprès de l’administration française. ...

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L’action des humanitaires en Cilicie : entre concurrence et coopération

Orphelinat « Enver pacha », fondé en 1909, administré par le Vorpakhenam à partir de 1919 (Arch. B. Nubar/Paris).

Une vue de la ville d’Ourfa (Coll. Michel Paboudjian).