Série des livres numériques de l’UVA Livre #3: Un siècle d’histoire de l’UGAB (Livre 1) | Page 74

Dès son installation en Cilicie, l’équipe administrative du colonel Brémond s’intéressa de très près au sort des orphelins arméniens disséminés à travers le territoire cilicien. L’administrateur en chef de la Cilicie était en correspondance permanente avec le siège central de l’Union. Tout au long de 1919 et au début de 1920, partout dans la région, l’administration française accorda des facilités aux organisations arméniennes pour le regroupement des enfants arméniens abandonnés et la création d’orphelinats. Elle sollicita même l’administration ottomane locale pour que celle-ci cède des locaux — khans, casernes, etc. — aux organisations arméniennes qui s’occupaient de ces enfants. La France y avait en outre sa propre administration d’assistance, le Service des rapatriements et d’assistance française en Cilicie, attaché au Service de santé, d’hygiène et d’assistance publique, dirigé par le médecin major Louis Rolland. Établi dès le début de l’occupation française de la Cilicie, ce service avait pour mission d’aider à l’installation des rapatriés arméniens. Il était surtout actif à Adana et dans les villages avoisinants, où plusieurs milliers d’Arméniens furent réinstallés sous la supervision du Dr Rolland. Ravitaillement, vêtements et literie octroyés aux rapatriés par ce service étaient prélevés sur les prises de guerre. Le Service distribuait également des instruments aratoires et des semences aux agriculteurs arméniens qui rentraient dans leurs villages7. Le Service des rapatriements et d’assistance fut scindé, le 6 décembre 1919, du Service de santé et d’hygiène : le lieutenant Gagneux en prit la direction, secondé par le lieutenant Vahan Portoukalian8.

Le Service entretenait en Cilicie plusieurs œuvres relevant d’initiatives françaises. Il finançait notamment des ouvroirs, où travaillaient des jeunes filles et des femmes souvent abandonnées ou démunies de moyens de subsistance. à Adana, le Service gérait un grand atelier de broderie et de fabrication de tapis, fondé en mars 1919 par Mme Brémond et installé dans le quartier arménien de la ville, dans une maison appartenant à la municipalité 9. ... En lire plus

Le retour de l’Union en Cilicie : espoir et désillusion

Vue d’Adana (Coll. M. Paboudjian).