La Cilicie n’était pas pour l’Union terra incognita. Après les massacres d’Adana de 1909, l’organisation a mené de nombreuses missions de secours au profit des Arméniens de la région. Mais les défis à surmonter dans la phase d’après-guerre n’avaient aucune commune mesure avec la situation antérieure. Le rapatriement avait entraîné l’arrivée en Cilicie d’une centaine de milliers d’Arméniens. Même si les solidarités familiales et locales ont permis, dans une certaine mesure, ... En lire plus
l’administration française en cilicie :
stratégie de repeuplement et assistance aux rapatriés
Dès son installation en Cilicie, le 1er février 1919, l’administration française, dirigée par le colonel Brémond, se préoccupa des besoins sociaux des réfugiés arméniens et coordonna son action avec les organisations humanitaires arméniennes, dont l’Union, avec laquelle l’administrateur français avait tissé des liens étroits au Caire, durant la guerre.
Les premières mesures adoptées par les Français révèlent une nette volonté d’ancrer dans la durée leur présence dans la région. Dès le début de l’occupation, alors qu’aucun traité international ne fixait encore le statut de la Cilicie, l’administration française s’engagea dans les affaires locales pour y imposer son autorité. Pour atteindre cet objectif, il fallait toutefois, et en tout premier lieu, y jouer le rôle du justicier, même si elle devait ainsi s’aliéner de larges franges de la population musulmane. Décidé à s’appuyer sur les Arméniens, le colonel Brémond promulgua plusieurs décrets manifestant la volonté de l’administration française de favoriser la réinstallation des Arméniens dans la région cilicienne : « Arrêté n° 32 déclarant nulles et de nul effet les ventes d’immeubles opérées par la Banque Agricole au préjudice des Arméniens déportés » (3 avril 1919) ; ...
Le retour de l’Union en Cilicie : espoir et désillusion
Dr Louis Rolland, directeur du Service de santé, d’hygiène et d’assistance publique français en Cilicie (Arch. B. Nubar/ Paris).