Série des livres numériques de l’UVA Livre #3: Un siècle d’histoire de l’UGAB (Livre 1) | Page 62

Après la déclaration d’armistice, des dizaines de milliers de réfugiés arméniens se trouvaient également en Irak. Derniers rescapés des caravanes de déportés poussées dans ces régions, ils avaient survécu par différents moyens aux terribles conditions des déserts de Mésopotamie. Après-guerre, des villes comme Mossoul, Bagdad et ses environs, ainsi que Basra étaient engorgées de réfugiés arméniens.

En janvier 1919, Mossoul abritait près de 4 000 déportés et les villages environnants 6 000 autres . Plusieurs khans de Mossoul avaient été transformés en refuge pour rescapés. Leur situation était d’autant plus lamentable que la région avait connu d’épouvantes scènes de violences suite à l’arrivée du général Halil [Kut], l’oncle d’Enver, à la tête de la vie armée ottomane. Déjà auteurs de massacres en Azerbaïdjan iranien et dans le vilayet de Bitlis, ce pacha supportait mal de voir que quelques dizaines de milliers d’Arméniens avaient pu survivre dans cette région : il mena donc une deuxième campagne d’extermination de Mossoul à Basra qui contribua à réduire le nombre des rescapés. Mgr Mouchègh Seropian, devenu prélat de Bagdad, envoya de Mossoul, en janvier 1919, un rapport alarmant sur l’état de ces Arméniens. Parmi les onze cents habitants de Mossoul souffrant de maladies vénériennes durant l’année 1918, huit cents cinquante étaient des Arméniens. Le médecin municipal avait en outre recensé cent prostituées arméniennes parmi les cent quarante monnayant leurs charmes à Mossoul 89. ...

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