Série des livres numériques de l’UVA Livre #3: Un siècle d’histoire de l’UGAB (Livre 1) | Page 59

L’entrée des forces alliées à Alep fut le prélude au déclenchement d’un vaste programme d’aide humanitaire qui allait également inclure les régions situées plus au nord, à savoir la Cilicie et des territoires situés plus à l’est. Concernant l’Union, sa branche d’Alep, très active et bien organisée, joua au cours des années d’après-guerre un rôle de coordinateur entre la Cilicie, devenue lieu de concentration des déportés arméniens, et le siège central du Caire.

La prise de la ville révéla la désolation et la misère d’environ 45 000 déportés vivant à Alep et dans ses environs. Quelque 34 000 Arméniens, dont environ 21 000 de sexe féminin, se trouvaient dans la ville. Comme leurs compatriotes de Damas, nombre de ces déportés, y compris des orphelins, avaient travaillé, durant la guerre, pour le compte de l’armée ottomane et son retrait précipité, s’ajoutant à la mauvaise organisation de l’assistance durant les semaines qui suivirent l’armistice, plongèrent ces réfugiés dans une misère noire. Majoritairement originaires de Cilicie, ils souhaitaient tous rentrer dans leurs foyers. D’après les informations dont nous disposons, les déportés provenaient d’Aïntab (6 000 personnes), Kilis (3 000), Mardin (1 600), Marach (1 500), Sassoun (1 500), Ourfa (1 050), Gürun (700) et Sivas (500) 71.

En février 1919, les opérations de rapatriement vers la Cilicie avaient déjà bien désengorgé la ville et ses environs de ses réfugiés, mais on y comptait encore 15 000 rescapés, dont 2 000 étaient regroupés dans la caserne turque, ...

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Alep après la guerre : ville de tous les dangers pour les réfugiés arméniens

Alep, trois couples de déportés mariés dans le camp improvisé de la caserne centrale (Arch. B. Nubar/Paris).