Série des livres numériques de l’UVA Livre #3: Un siècle d’histoire de l’UGAB (Livre 1) | Page 53

Mais la tâche la plus importante consista à dissimuler les milliers de veuves et d’enfants réfugiés en ville. Un grand nombre d’entre eux fut placé dans des familles, chrétiennes en général et arméniennes en particulier ; les jeunes filles et les femmes étaient le plus souvent engagées comme domestiques. Alep était toutefois victime d’une grave pénurie alimentaire, qui empêchait les familles d’accueillir chez elles ces déportés trop longtemps, sans parler du harcèlement des autorités, qui cherchaient par tous les moyens à entraver toute action humanitaire en faveur des Arméniens, réduisant à néant les louables efforts des Américains11. La hantise des déportés était ces rafles régulières opérées en ville par les autorités, qui les expédiaient aussitôt en direction du désert syrien, ce qui signifiait une mort à brève échéance.

D’après le consul américain, l’arrivée massive dans la région d’Ourfa, au printemps 1916, de réfugiés musulmans fuyant l’avance russe dans les provinces orientales, contribua à modifier dans une certaine mesure la situation des déportés arméniens encore présents à Alep. Les autorités ottomanes éprouvant quelques difficultés à secourir ces sinistrés, J. Jackson leur proposa, en effet, d’organiser une distribution de vivres à leur profit, sans passer par l’intermédiaire de l’administration locale. La réussite de cette opération donna aux services consulaires américains une plus grande marge de manœuvre pour distribuer des vivres aux déportés arméniens d’Alep. Parallèlement, le consulat américain subventionnait les œuvres allemandes et suisses qui travaillaient au profit des Arméniens et versait une aide mensuelle au Comité de secours formé par la prélature arménienne d’Alep.

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L’action de l’Union au lendemain de la guerre en Syrie, Liban, Palestine et Irak

Dr Assadour Altounian (né à Sivas en 1857 et décédé à Alep en 1950), fondateur de l’hôpital, facilita la création de l’orphelinat arménien d’Alep (Arch. B. Nubar/Paris).

Aharon Chiradjian (1867-1939), pasteur à Marach, directeur-fondateur de l’orphelinat d’Alep (Arch. B. Nubar/Paris).