Alep, Damas, Jérusalem durant la Première Guerre mondiale
Il faut tout d’abord observer que durant les premières années de guerre, alors que des centaines de milliers d’Arméniens étaient massacrées ou déportés dans les déserts de Syrie et de Mésopotamie, les actions de secours ne furent pas tout à fait inexistantes dans l’ensemble de l’espace ottoman. La ville qui joua à cet égard un rôle clé dans l’assistance aux réfugiés fut incontestablement Alep. Au cours de la guerre, cette grande métropole syrienne disposait d’une situation exceptionnelle. Elle était, en effet, le centre nerveux du mécanisme de déportation — elle abritait la Sous-direction des déportés dirigée par Abdulahad Nuri, un proche de Talât —, où la plupart des convois de déportés transitaient pour être ensuite dirigés vers le désert, en direction de Der Zor, de la Mésopotamie ou de la Palestine. Certains déportés réussissaient même à y trouver refuge, à s’y cacher, malgré les autorités locales, et à échapper ainsi au sort réservé aux autres déportés 1. Ce phénomène s’explique en grande partie par la présence à Alep d’une forte communauté arménienne, alors estimée à 13 000 personnes, dynamique et bien organisée, qui, à la différence des Arméniens d’Asie Mineure, ne fut généralement pas touchée par les mesures prises par les autorités ottomanes visant à l’extermination des Arméniens.
Il s’explique aussi par la présence, jusqu’en juin 1915, du vali Djélal bey qu’il tenta de s’opposer, dans les zones se trouvant sous sa juridiction, ... En lire plus
La fin de la Première Guerre mondiale et l’installation, dans la plupart des régions du Proche-Orient, de régimes politiques placés sous le contrôle des puissances victorieuses, en l’occurrence la France et la Grande-Bretagne, marquent les véritables débuts du vaste programme humanitaire mis en œuvre par l’Union. Durant les années d’après-guerre, toutes les structures de l’Union sont mobilisées pour secourir efficacement les centaines de milliers de rescapés du génocide, dont plusieurs dizaines de milliers d’orphelins.
Il va sans dire que ces années d’intenses activités ont permis d’écrire les pages les plus marquantes de l’histoire
de l’organisation.
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L’action de l’Union au lendemain de la guerre en Syrie, Liban, Palestine et Irak