L’odyssée des réfugiés du Moussa Dagh, cet ensemble de villages arméniens situé à la pointe nord de la baie d’Antioche, secourus par des bateaux français et débarqués à Port-Saïd, allait toutefois donner à l’Union l’occasion de s’investir directement auprès des réfugiés arméniens, annonçant les opérations ultérieures d’assistance aux rescapés de Palestine, d’Irak et de Syrie. Le destin de ces Arméniens parvenus par leur seule volonté à se soustraire à une mort programmée était comme un symbole : ils étaient, avec les réfugiés du Caucase, les premiers à échapper au programme d’extermination échafaudé par le régime jeune-turc.
Informé de la situation de ces villageois en détresse, le vice-amiral Dartige du Fournet, commandant en chef de la Première armée navale française, ordonna l’évacuation de toute la population : les 12 et 13 septembre 1915, c’était chose faite. Après quelques hésitations sur le lieu d’installation de ces réfugiés, l’état-major allié opta pour Port-Saïd, situé sur la rive gauche du canal de Suez. Un vaste camp de réfugiés, constitué d’environ 500 tentes, fut créé pour abriter les rescapés du Moussa Dagh. Après des débuts difficiles, engendrés par des conditions d’hygiène approximatives, la situation s’améliora progressivement. En janvier 1917, le nombre des réfugiés était descendu à 3 200 personnes, ...
L’action de l’Union auprès des réfugiés de Port-Saïd durant la guerre
Camp de tentes à Port-Saïd, abritant les réfugiés du Moussa Dagh (coll. Archives Bibl. Nubar de l’UGAB/Paris).
Tentes-dortoirs abritant les réfugiés du Moussa Dagh. Port-Saïd (coll. Archives Bibl. Nubar de l’UGAB/Paris).
Tentes-dortoirs abritant les réfugiés du Moussa Dagh. Port-Saïd (coll. Archives Bibl. Nubar de l’UGAB/Paris).