Série des livres numériques de l’UVA Livre #3: Un siècle d’histoire de l’UGAB (Livre 1) | Page 129

Sans être un échec complet, les résultats obtenus par le HOG ne furent pas à la hauteur des ambitions des cadres soviétiques. Les rapports de force ne s’inversèrent pas aussi facilement qu’espéré et les partisans du régime soviétique ne réussirent pas à créer une puissante organisation humanitaire entièrement et inconditionnellement dévouée à Erevan. Autrement dit, les responsables soviétiques furent dans l’obligation de poursuivre leur coopération avec l’Union, tout en continuant à exercer différentes formes de pression sur celle-ci et à lui imposer ses propres méthodes de travail.

Deux autres épisodes nous éclairent mieux que d’autres sur les véritables sentiments des dirigeants soviétiques à l’égard de l’Union. Le premier, apparemment anodin, concerne leur refus de donner à « Nubarachèn » le nom du fondateur de l’Union. Il vise en fait à outrager ses dirigeants, qui souhaitaient ainsi lui rendre hommage, mais surtout à mettre l’Union sous pression. Les propos tenus, à la fin de 1930, par Snar, représentant du HOG, mandaté par Erevan pour les questions relatives à Nubarachèn, confirment l’attitude des Soviétiques : après avoir affirmé que le gouvernement arménien est prêt à « ne demander aucune garantie pour le montant à affecter à la construction d’un village et à doubler toute somme que l’Union donnerait à cet effet, à condition que le choix du nom du bourg soit laissé à ses futurs habitants », Snar rappelle qu’« au cas où l’Union tiendrait au nom de Noubarachèn, elle devrait garantir pour la construction du bourg la somme de 500 000 $, payables en trois échéances [...] jusqu’au 1er novembre 1931 »99. Sous couvert du HOG, ce sont les leaders de l’Arménie soviétique qui pratiquaient ce chantage pour extorquer à l’Union le plus d’argent possible, dans les plus brefs délais. ... En lire plus

L’Union et l’Arménie soviétique : coopérer avec le régime soviétique pour la reconstruction de l’Arménie, une tâche difficile

Haygaz Karageuzian, représentant de l’Union à Erevan, devant la maternité Tarouhi Agopian (coll. Archives Bibl. Nubar/Paris).