établissements de l’Union et de les envoyer ensuite dans une ferme-école ou la colonie agricole qu’elle songe à créer en Arménie, pour un séjour de deux ans10. Certains responsables de l’Union pensent même qu’une fois formés dans l’établissement agricole projeté, ces orphelins pourraient devenir propriétaires et cultiver la terre à leur compte11. Il semble qu’ils aient mal évalué la réalité soviétique du temps. En revanche, l’Union ne s’estime pas prête à s’investir dans des grands projets comme l’assèchement ou l’irrigation de terres incultes. C’est en tout cas à la suite du rapport Papadjanian que le Conseil central demande à Dikran Aslanian — encore en mission à Chypre — de partir pour Erevan, afin d’évaluer sur place, avec les dirigeants soviétiques, la possibilité de fonder une ferme-école12. Aslanian quitte Paris en juin 1923 et arrive à Erevan le 2 août, ...
L’ultime espoir de voir se fonder un foyer national pour les Arméniens ottomans évanoui, les dirigeants de l’Union ont reçu les propositions de coopération humanitaire avec l’Arménie, ramenées par Papadjanian fin février 1923, comme une option crédible pour les dizaines de milliers d’orphelins regroupés à cette époque dans les établissements américains ou arméniens, de Grèce, Syrie, Liban et Palestine.
Dès le retour de Papadjanian à Paris, le Conseil central se penche avec beaucoup d’attention sur les propositions des responsables soviétiques. L’Union apprécie tout particulièrement le principe d’engager les orphelins dans l’agriculture, puisqu'elle envisageait elle-même de fonder une ferme-école pour ces orphelins. Il est aussi question de limiter à quatorze ans l’âge maximum des orphelins hébergés dans les
L’Union et l’Arménie soviétique : coopérer avec le régime soviétique pour la reconstruction de l’Arménie, une tâche difficile
Photo Melic Agamalian, 1926 (coll. Archives Bibl. Nubar/Paris).