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de l’année suivante. Elie et son aïeul avaient amené avec eux leurs anoraks car les premières pluies d’automne avaient été annoncées. Ils les mirent quand il commença à bruiner, il était alors presque dix-huit heures. Lorsque les premières gouttes tombèrent son grand père pêcha la plus grosse carpe qu’Elie n’ait jamais vu, il s’empressa de prendre pêcheur et prise en photo, admiratif, juste avant que l’averse ne débute. Lorsqu’ils rentrèrent, Elie aida son ancêtre à préparer la carpe pour le repas du lendemain. Ils trouvèrent un anneau doré en l’éviscérant et le garçon, comme attiré par le joli bijou, demanda à le garder.
Plus tard ce soir-là, Elie regarda sur son ordinateur les photos qu’il avait prises, interloqué. Sur celle où son grand-père tenait fièrement sa prise, il y avait en arrière-plan une femme qui tenait un parapluie sur le ponton. Sauf que dans les souvenirs d’Elie il n’y avait personne…
Le jour suivant, Elie alla à l’école. Il pleuvait à seaux. En y réfléchissant, la pluie de la journée précédente avait été la première depuis qu’il avait emménagé. Le garçon regarda par la fenêtre de la classe, pensif. Puis il se figea. Là, sur le ponton du lac il distinguait une silhouette noire avec un parapluie. Quand l’école se termina, la pluie avait cessée. Il alla au lac par curiosité mais il n’y avait personne.
Les jours passèrent, il pleuvait toujours autant et la dame au parapluie était toujours sur le ponton. Elie mourait d’envie d’aller la voir mais les risques de crues étaient tellement élevés que l’accès au lac était désormais clôturé. Il ne pouvait cependant s’arrêter de penser à cette femme. Qui était-elle ? Pourquoi venait-elle au lac par ce temps ? Qu’attendait-elle ? Et puis c’était vraiment dangereux en ces temps-ci de s’approcher de l’eau…
Un jour de Novembre, les informations locales parlèrent même de risques imminents d’inondations si la pluie ne venait pas à cesser rapidement. Son grand-père était prudemment passé au lac pour vérifier que les embarcations