Revista simpozionului Eficienta si calitate in educatie 2018 Revista simpozionului | Page 89

Exercices d'écoute La chanson peut en premier lieu servir à des exercices d'écoute et de compréhension orale. Elle permet d'offrir aux apprenants des voix et des façons de parler authentiques et variées et affine leurs capacités de comprendre le français tel qu'il est effectivement parlé en dehors d'une situation de classe. Chaque chanson est un document authentique de langue et de culture qui n'a pas été créée à l'usage de l'apprenant étranger. Elle offre une entrée dans la langue française et tout ce qu'elle véhicule: une façon d'être, de sentir, de se voir, de réagir au monde. Elle permet d'entrer dans une certaine mesure dans ce que c'est que d'être français (ou québécois, ou belge ou africain) de nos jours. Ce n'est pas peu de chose. L'exercice le plus simple est l'écoute en commun d'une chanson, d'abord sans texte. On peut même demander aux apprenants de fermer les yeux et d'essayer de percevoir la chanson globalement, ainsi que de saisir de quoi il s'agit dans l'ensemble. Même quand les paroles ne sont pas comprises dans le détail, les apprenants peuvent déjà avoir une certaine idée du sujet, du ton, de l'émotion. Une communication peut avoir lieu qui ne dépend pas des seules paroles, mais qui donnera envie de comprendre ces paroles plus précisément. Pour faciliter et guider cette écoute, il est possible de fournir quelques indications ou tâches précises à l'avance. On peut demander soit à toute la classe, soit à des groupes séparés, de prêter une attention particulière à certains éléments de la chanson: la voix, l'expressivité de l'interprétation, les instruments qui accompagnent la voix, l'orchestration, les rimes, la répétition de mots ou de phrases, l'accentuation de certains mots par ces divers moyens, etc. Certains professeurs choisiront d'orienter déjà cette première écoute en fonction de l'exploitation qu'ils ont l'intention d'entreprendre par la suite. Une façon de le faire est de donner aux apprenants une « grille » d'écoute, leur demandant de repérer et de noter, par exemple, certains éléments linguistiques: les verbes au passé composé, ou les impératifs, ou les expressions de temps. La mise en commun de ces observations donne déjà une première impression. On peut demander, par exemple: qui chante? un homme? une femme? jeune ou d'âge mûr? Quel semble être le ton? triste, gai, mélancolique, agressif, violent, nostalgique, ironique? A qui s'adresse la chanson? à une personne spécifique, à un groupe? à chaque personne en tant que telle? Ou bien, est-ce que la chanson raconte une histoire? Qu'est-ce qui se passe? Quels sont les personnages? Ce jeu de questions peut aller plus ou moins loin, selon la compréhension de la chanson à la première écoute. De nouveau, quelques questions qui n'ont pas encore eu de réponse peuvent orienter la deuxième écoute, qui cherchera à établir le texte exact. Pour rétablir le texte on reprend la chanson donc au début, par petits bouts, et en fait rétablir le texte complet, oralement ou par écrit au tableau, par l'ensemble de la classe. Certains passages ou mots résisteront même à deux ou à trois écoutes successives: il est bon d'éviter les pertes de temps inutiles en écrivant à l'avance au tableau des mots sûrement inconnus des apprenants; c'est l'équivalent des gloses portées sur le texte écrit pour en faciliter l'accès. Le professeur peut faciliter la compréhension de la chanson en mimant les actions ou les sentiments exprimés. Comme tout professeur de langue qui enseigne de façon directe et active est un peu comédien, ce jeu ne devrait pas lui être trop difficile. Il peut même proposer aux apprenants de l'imiter, ce qui facilite non seulement la compréhension mais aussi l'apprentissage de la chanson, qui s'inscrira ainsi dans le corps. C'est ainsi, d'ailleurs, que mon fils cadet a appris à lire et à écrire en France, par une méthode dite « gestuelle » qui s'est avérée efficace. Plus on fait entrer d'éléments divers dans le 89