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On a trouvé les traces d’un petit village gaulois, situé à fl anc de coteau à 450 m d’al- titude. Ainsi que, non loin, des reliquats de militaria de cette époque (« Témoignages de la guerre des Gaules dans le bassin clermontois, nouveaux apports », fi g. 32, Revue archéologique du Centre de la France, t. 54, 2015). Au XIX e siècle, les fouilles réa- lisées par le colonel Stoffel et les relevés de Pierre-Pardoux Mathieu avaient permis de décelér, également près de cet endroit, plusieurs retranchements parallèles fai- sant penser à des combats de positions. De là, une hypothèse crédible : la prise d’un poste gaulois en ce lieu, simultanément à l’attaque du camp de Teutomatos, ou un peu plus tard dans la nuit. D’autant plus que les guetteurs de ce poste ont pu être Carte de la situation à la fi n du siège de Gergovie. © AssoR Hist et BD, Eriamel - Thierry Lemaire. trompés par le bruit venant du sud : « César y envoie, au milieu de la nuit, plusieurs escadrons, avec ordre de se Enfi n, la légion cachée à l’ouest débouchera du ravin de Macon, dans le dos d’une partie des troupes gauloises, au moment où, à répandre dans la campagne d›une manière un peu bruyante. » Cela expliquerait d’autant plus que les Gaulois, craignant une attaque l’est, la cavalerie éduenne arrivera en soutien. par l’ouest, aient demandé aux femmes et aux enfants de se ras- sembler à l’est de la cité. Un grain de sable inattendu Le lendemain, César lance une fausse attaque par l’ouest, alors Deux légions, dont la légion VIII, progressent et arrivent soudai- que deux légions, une fois la position gauloise dans le petit vil- nement à proximité des remparts, quand des Gauloises, confi nées lage neutralisée, parties dans la nuit, progressent à l’est, abritées à l’est, les voient. Une partie des légionnaires doit prendre pied par les accidents de terrain. dans la ville, pendant que l’autre longera les remparts jusqu’à la Le plan paraît simple, ces deux légions doivent dégager la porte porte principale. Au moment où les hommes, conduits par le cen- principale de la cité, une partie par l’intérieur, en prenant les turion Marcus Petronius, arriveront à proximité de la porte, il remparts sud-est, l’autre par l’extérieur en longeant les rem- ne sera plus possible de se cacher, mais le reste de la légion VIII parts sud. La légion XIII sortira en soutien quand la cavalerie devrait profi ter de la surprise et accéder à la porte par l’intérieur. gauloise venant des hauts des Rizolles arrivera sur le plateau. Mais dès qu’elles ont vu les légions romaines déboucher à quelques dizaines de mètres des remparts (à cet endroit, la pente du terrain est abrupte, elles disposent donc encore de quelques minutes), les femmes ont dû envoyer une des leurs ou un enfant prévenir les hommes tous massés au sud-ouest. Selon César : « Les mères jettent du haut des murailles des habits et de l’argent et s’avançant, le sein découvert, les bras étendus, elles supplient les Romains de les épargner et de ne pas agir comme à Avaricum, où l’on n’avait fait grâce ni aux femmes ni aux enfants. Quelques-unes, s’ai- dant de main en main à descendre du rempart, se livrèrent aux sol- dats. Lucius Fabius, centurion de la huitième légion qui, ce jour même, avait dit dans les rangs qu’excité par les récompenses d’Avaricum, il ne laisserait à personne le temps d’escalader le mur avant lui, ayant pris trois de ses soldats, se fi t soulever par eux et monta sur le mur. Il leur tendit la main à son tour, et les fi t monter un à un ». Seuls quatre hommes sont entrés dans la cité. Des femmes, qui connaissent le sort qui leur est réservé, ont eu la présence d’esprit de des- cendre au pied du rempart plus ou moins nues. Habituée aux Le reste de la légion VIII se fait massacrer sous la porte sud (reconstituée) de Gergovie; extrait de la BD Gergovie. Dessin B. Marivain - Scénario Eriamel -Mogère. © Album Gergovie - Marivain Eriamel Mogère - Orep, La Muse/AssoR Hist & BD. 43