La psychologie médicale dans la relation médecin-
malade :
Quel que soit l’acte médical envisagé ou en
cours, la communication médecin-malade est une
donnée non négligeable à inclure dans le processus
thérapeutique. Cette communication passe à la fois par
une voie verbale et non verbale.
La communication verbale se fait par l’intermédiaire
d’un dialogue échangé entre le médecin et son
patient lors d’un entretien médical. Durant cet
entretien, le soignant doit alterner entre un temps de
questionnement nécessaire au diagnostic, et un temps
d’écoute. La communication doit impérativement être
adaptée par le médecin au niveau socio-culturel du
patient.
La communication non verbale quant à elle, se définit
par l’ensemble des gestuelles, regards, intonations de
voix et émotions dégagés par les deux parties. Cette
communication laisse libre cours au malade pour
exprimer aussi bien ses peurs que ses inquiétudes et
frustrations vis-à-vis de sa maladie. Cependant, elle
exige au médecin une neutralité et une maitrise de ses
réactions tout en mettant le doigt sur les inquiétudes
du malade et en décodant son langage afin de répondre
à ce qui semble être sa demande la plus forte dans le
but ultime de le réconforter et le rassurer.
Les tentatives d’adaptation du malade à sa
maladie nécessitent une mobilisation de l’énergie
psychique, pouvant ainsi induire un certain nombre de
réactions.
Chaque maladie déclenche chez le sujet de
nouvelles modifications psychologiques et
donc
comportementales. Le médecin doit être apte à
reconnaitre ces modifications ainsi que leurs origines
afin d’y adapter son approche pour le bon déroulement
du traitement. L’ensemble des changements notés
ne sont, en vrai, qu’un mécanisme de défense
psychologique adopté par le subconscient. Ces derniers
sont expliqués par le modèle du « coping ».
Le modèle du coping, issu des théories cognitivo-
comportementales considère les changements
psychologiques
comme une réaction adaptative
à un stimulus extérieur qui est le stress généré par
l’annonce de la maladie. Ces stratégies d’adaptation à
ce stress peuvent se manifester des façons suivantes :
• Le déni et le déplacement :
en dépit des résultats et examens en faveur de la
présence de la maladie, le patient refuse de reconnaitre
cette réalité et d’y faire face. Il préfère alors enfouir sa
souffrance et fuir son affrontement avec ses maux en
se focalisant sur d’autres aspects superficiels tels que
les effets secondaires du traitement.
• La régression :
Cette réaction est fonction de la gravité de la maladie
mais surtout de la personnalité du malade. Etant un
processus normal suite au diagnostic, ce dernier
devient inquiétant s’il n’est pas suivi par une reprise
d’autonomie nécessaire à la guérison.
• Les rites obsessionnels :
Le malade, dans une tentative de maîtrise de sa
maladie, s’engage à respecter toutes les prescriptions
et suivre l’évolution de sa pathologie rigoureusement.
cette obsession est guidée par le gage de la guérison
comme corollaire à ces efforts.
• L’agressivité :
Certains malades déversent leur amertume en adoptant
un comportement agressif envers leurs soignants
ou leurs proches, dans le but de se protéger contre
l’angoisse.
Cette agressivité est justifiée par « l’incompétence »
des médecins et l’implication affective « insuffisante »
des proches.
• La combativité :
Le malade se sert de l’épreuve qu’il traverse pour se
surpasser. Cette dernière donne naissance, dans certains
cas, à une énergie et un dynamisme considérable.
Certains se tournent alors vers le don de soi par le biais
de création d’associations ou même l’écriture d’un livre.
le but de cette lutte est alors expliqué par la volonté
de vivre intensément le moment présent pour atténuer
les souffrances à venir.
• Le « clivage du moi » :
Employé par FREUD pour désigner la coexistence de
deux attitudes psychiques au sein du moi ; le clivage du
moi se manifeste chez les malades suite à des rechutes
itératives ou de nouvelles douleurs. Le patient est alors
habité, à la fois, par un espoir et un désespoir. Suite à
ce clivage, le malade demande un nouveau traitement
pour se rassurer tout cela dans sa démarche animée
par le besoin de protection à l’égard de développement
de sa maladie.
Au cœur de la consultation :
Durant l’entretien, le médecin devra, avant toute
chose, se munir de critères affectifs lui permettant un
échange convenable avec son patient. Doivent alors
ReMed Magazine - Numéro 7/8
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