ReMed 2019 Urgences ReMed Magazine Numéro 7-8 (6) | Page 17

des constantes vitales, et enfin la recherche des signes d’alerte ou « drapeau rouge » qui font suspecter une céphalée secondaire grave nécessitant un traitement spécifique urgent : tout d’abord l’âge avancé, une première céphalée après 50 ans, une céphalée en coup de tonnerre ou explosive, céphalée fébrile, céphalée déclenchée par l’effort : le coït par exemple, céphalée réveillant le patient, sujets aux antécédents particuliers (immunosuppression [sida, cirrhose hépatique, diabète, greffe d’organe, etc.], grossesse, post-partum, cancer, anticoagulants, traumatisme crânien), sensibilité temporale ou douleurs rhumatismales cervicales ou claudication de la mâchoire [9]. Lorsque le diagnostic de céphalée primaire est fait, le patient est adressé en consultation à un neurologue. Pour les céphalées secondaires, le traitement et l’orientation dépendent du diagnostic : Nimodipine et neurochirurgie en cas d’hémorragie méningée, thrombolyse intraveineuse et unité neurovasculaire en cas d’accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique, corticoïdes intraveineux et rhumatologie en cas de maladie de Horton, ceftriaxone en injection intraveineuse et médecine interne en cas de méningite, antihypertenseurs intraveineux et cardiologie en cas d’encéphalopathie hypertensive, etc. polynucléaires neutrophiles. • les anti-MBG : les anticorps anti-membrane basale glomérulaire, associés au syndrome de Goodpasture. Cliniquement, c’est des patients arrivant en réanimation dans un tableau clinique aigu, d’apparition brutale, et d’évolution grave, sans diagnostic établi. Le SPR est souvent précédé de symptômes peu spécifiques (altération de l’état général, fièvre, amaigrissement, polyarthralgies). Il associe des symptômes respiratoires souvent bruyants au premier plan (simple toux, dyspnée ou crachats hémoptoïques, insuffisance respiratoire aiguë asphyxiante avec hémoptysie), et une symptomatologie néphrologique pauvre au deuxième plan (œdèmes des membres inférieurs, hypotension artérielle rare) . Cependant le diagnostic n’est pas écarté même en l’absence de symptomatologie respiratoire probante. Devant toute suspicion de SPR, un examen clinique minutieux à la recherche de signes de gravité : une atteinte neurologique centrale, ou myocardique, ou des manifestations digestives sévères, et un bilan biologique (Tableau) permettent l’évocation diagnostic, l’élimination des diagnostics différentiels, l’orientation étiologique, et de définir les modalités de prise en charge thérapeutique [10]. 5. Le syndrome pneumo-rénal : Le syndrome pneumo-rénal (SPR) est une urgence rare qui se définit par l’association d’une hémorragie alvéolaire le plus souvent asphyxiante et d’une glomérulonéphrite rapidement progressive [10]. Le SPR est une urgence diagnostic et thérapeutique car tout retard risque de compromettre le pronostic fonctionnel des poumons et des reins, et met en jeu le pronostic vital. La physiopathologie de ce syndrome reste toujours mal connu, Néanmoins un facteur déclenchant (présumé infectieux ou toxique) serait incriminé, chez un sujet génétiquement prédestiné (des individus porteurs du HLA DR2). Les étiologies du SPR sont dominées par : les vascularites systémiques nécrosantes associées aux ANCA (anti-neutrophilic cytoplasmic antibodies), et le syndrome de Goodpasture. Deux types d’anticorps sont associés de façon quasi- constante au SPR : • les ANCA : les anticorps anti-cytoplasme des ReMed Magazine - Numéro 7/8 17