Sciences de la Santé
On peut utiliser aussi les β- bloquants qui
vont s’opposer à l’hyperadrénergie et inhibent la
conversion périphérique de la T4 en T3. La prescription
de corticoïde (Dexaméthasone) peut avoir lieu car en
plus de l’inhibition périphérique qu’ils exercent sur la
conversion de T4 en T3, ils préviennent l’insuffisance
surrénalienne fonctionnelle.
le traitement peut être radical dans certains cas: la
thyroïdectomie.
Tableau 2 : Les examens complémentaires en cas de
crise thyrotoxique et Myxœdème.
Ainsi, face, par exemple, à une fièvre associée
à des troubles de la conscience chez un patient à
l’hyperthyroïdie connue, il faut penser d’emblée à
la thyrotoxicose [5]. Les recommandations actuelles
incitent alors à instituer le traitement d’urgence sans
attendre le résultat du dosage hormonal.
De même que pour l’hypothyroïdie les examens
complémentaires ont pour but de faire le diagnostic
positif (dosage hormonal), étiologique (AC anti-
TPO, et/ou AC anti-récepteurs à la TSH, Échographie
thyroïdienne...) et de gravité (ECG, Radiographie du
thorax, Échographie cardiaque, gazométrie, bilan
infectieux...).
Ils doivent aussi prendre en compte les pathologies
fréquemment associées, notamment auto-immunes
(diabète, etc.) Tableau 2
Le patient doit être dans un environnement
de surveillance continue tant que les troubles ne
sont pas régularisés, car son état peut évoluer vers
les défaillances d’organes. Le traitement comporte un
volet général et un volet spécifique [7,8].
le traitement général comprend concomitamment :
Voie veineuse périphérique, Sédation par diazépam,
Réhydratation au sérum physiologique, oxygène
selon les besoins, Refroidir par des vessies de glace,
Correction de l’hypercalcémie.
Pour ce qu’il en est du traitement spécifique,
il vise à inhiber la synthèse des hormones
thyroïdiennes, Il fait appel en premier lieu aux anti-
thyroïdiens de synthèse (ATS) qui inhibent la fonction
de la thyroperoxydase dans toutes ses étapes du
métabolisme de l’iode, et dont le plus utilisé est le
Propylthiouracile (PTU), il existe aussi la carbimazole,
et la benzylthiouracile. Par rapport aux autres ATS, le
PTU possède une action supplémentaire, il inhibe la
conversion périphérique de T4 en T3.
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AUTOMNE 2018 /HIVER 2019
Conclusion :
Si les signes classiques des dysthyroïdies sont bien
connus des praticiens, les tableaux cliniques sont
souvent trompeurs, y compris ceux des formes graves.
Celles-ci, heureusement rares, constituent une urgence
thérapeutique, le traitement doit être entrepris dès la
suspicion d’une dysthyroïdie, et ne doit pas être retardé
par l’attente des résultats biologiques. La mortalité
des dysthyroïdies graves reste néanmoins assez
élevée, malgré des traitements bien conduits, dont les
modalités ont peu varié ces dernières années.
Cet article a entrepris les urgences thyroïdiennes
endocriniennes, mais les urgences thyroïdiennes
mécaniques (un chapitre supplémentaire à ne pas
méconnaître) sont sans doute plus fréquentes. Leur
traitement est chirurgical en urgence.
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Tableau 1&2 : Méga-Guide pratique des urgences, Fiche
71, 499-502. Dominique Pateron, Maurice Raphaël, et
Albert Trinh-Duc.
4. Les céphalées d’urgence :
Les céphalées (ou céphalalgies: maux de tête)
sont un motif de recours aux urgences très fréquent,
la plupart, bien qu’invalidantes, sont des céphalées
primaires bénignes (c’est-à-dire une maladie en
soi), mais certaines peuvent être secondaires à des
pathologies graves, comme une hémorragie méningée
ou une encéphalite virale.
Dans ce cadre, le rôle du médecin «urgentiste»
après avoir soulager la douleur, est de reconnaitre les
céphalées graves menaçant le pronostic vital.
(A noter que le fait que les céphalées soient parfaitement
calmées par le traitement symptomatique ne doit pas
remettre en cause la gravité de ce symptôme)
La prise en charge comprend la détermination
de l’intensité, et la localisation de la douleur (même si
l’intensité n’est pas corrélée à la gravité de ce symptôme,
et que sa localisation n’est pas spécifique) [9], la mesure