ReMed 2019 Urgences ReMed Magazine Numéro 7-8 (6) | Page 14

Sciences de la Santé anaphylactique en quatre grades de sévérité. Elle devrait être utilisée dans les services d’urgence, parce qu’elle permet également de guider le traitement. [3] Grades de sévérité clinique des réactions d’hypersensibilité immédiate selon Ring & Messmer La réaction anaphylactique nécessite une prise en charge urgente à fin d’éviter l’évolution vers l’arrêt circulatoire et l’installation de séquelles organiques anoxiques irréversibles. Elle consiste à rétablir rapidement les fonctions vitales perturbées (tel que la pression de perfusion cérébrale et coronaire, et la volémie) Avant de commencer le traitement, il faut impérativement rompre le contact entre l’allergène, maintenir le patient en position allongé, instaurer une oxygénothérapie. Le traitement dépend du grade de sévérité, le médecin prescrira pour un grade I : des antagonistes des récepteurs H1, et une corticothérapie, une intubation orotrachéale peut être nécessaire ; Pour un grade II : une association de β2-mimétiques et de corticoïdes ; Pour un grade III/IV : injection d’adrénaline en urgence, remplissage vasculaire rapide, glucocorticothérapie, nébulisation de salbutamol. En cas d’arrêt cardiaque : • • • • massage cardiaque externe ventilation au masque et intubation orotrachéale injection de l’adrénaline en IV remplissage vasculaire rapide Le pronostic vital dépend de la rapidité de la prise en charge, en particulier la précocité de l’administration de l’adrénaline. Tout retard thérapeutique est un facteur de risque de mauvais pronostic comme l’a démontré déjà plusieurs études auparavant. Enfin, il faut souligner l’impérieuse nécessité 14 AUTOMNE 2018 /HIVER 2019 de la consultation d’allergologie afin de : confirmer le mécanisme immunologique de la réaction, détecter l’allergène responsable, et proposer au patient les mesures d’éducation et d’éviction qui s’imposent. On en conclut que le traitement du choc anaphylactique est fondé sur l’administration d’adrénaline associée à une expansion volémique, Mais l’adrénaline n’est pas toujours efficace. Certains cas cliniques réfractaires à l’adrénaline et/ou à la noradrénaline ont été traités avec succès par des α-agonistes comme la méthoxamine ou l’aramine [4]. Trois publications récentes rapportent le succès thérapeutique de 4 cas d’anaphylaxie par injection IV d’arginine vasopressine là où l’Adrénaline a échoué dans la correction de l’hypotension artérielle ou du collapsus cardiovasculaire. Ainsi les perspectives d’avenir dans le traitement des réactions anaphylactiques sont centrées sur l’aramine ou l’arginine vasopressine. Néanmoins, une étude clinique multicentrique devra en préciser au préalable ses conditions d’utilisation. Les urgences thyroïdiennes Bien qu’elles restent rares, toutes les urgences thyroïdiennes mettent en jeu le pronostic vital. On distingue trois grandes classes d’urgences thyroïdiennes : 1. Les urgences endocriniennes (principalement : le coma myxœdémateux, la crise thyrotoxique) ; 2.Les urgences mécaniques compressives ; 3. Les complications graves des traitements thyroïdiens requérant une intervention urgente. Cet article entreprendra les deux aspects les plus fréquents du premier chapitre, les urgences thyroïdiennes endocriniennes : l’hypothyroïdie (Myxœdème) qui touche 0,3 à 13,7 % de la population, et l’hyperthyroïdie (la crise thyrotoxique) qui touchent jusqu’à 3 % de la population. [6] Généralement, elles résultent d’une errance diagnostique prolongée, ou d’une brusque aggravation provoquée par un facteur déclenchant chez un patient dysthyroïdique connu [7]. Pour cela le clinicien doit avoir un seuil de suspicion diagnostique assez bas, et particulièrement si le patient est dans une situation à risque de dysthyroïdie. Donc le diagnostic positif reste simple dès lors que l’on pense à l’origine thyroïdienne des symptômes. Les dysthyroïdies touchent davantage la femme que l’homme et leur fréquence augmente avec l’âge. Elle touche jusqu’à 21 % des femmes de