ReMed 2019 Urgences ReMed Magazine Numéro 7-8 (6) | Page 13

Urgences à ne pas méconnaitre en médecine Mohamed Hassane BOUALI Introduction L’urgence est définie comme une situation pathologique d’évolution aigue qui nécessite une prise en charge immédiate ou rapide sans laquelle le pronostic vital ou fonctionnel pourrait être engagé. Les urgences en médecine regroupent deux côtés médical et chirurgical, certains préfèrent les classer en 5 groupes : médical, chirurgical, obstétrique, pédiatrique, psychiatrique. Dans cet article, on exposera 5 urgences médicales. Certes ce ne sont pas les urgences les plus fréquentes en médecine, mais c’est justement ici que réside tout l’intérêt de les avoir choisies : la méconnaissance de ces urgences par l’ensemble du personnel médical cause un retard diag- nostic et thérapeutique, et devant leur évolution fatale le pronostic vital est souvent engagé. Donc la rareté de ces urgences ne diminue pas de l’intérêt de les connaître parfaitement, au contraire il faut être au courant de leur évolution à court terme, et leur prise en charge, car elles n’en valent pas moins que les autres urgences fréquemment rencontrées aux PU. 1. La réaction anaphylactique : L a réaction anaphylactique est une urgence médi- cale qui a une expression sémiologique très variable, elle est sévère pouvant évoluer vers un choc anaphylactique et engager le pronostic vital du patient. Le choc anaphylactique est un syndrome car- actérisé par l’incapacité du système cardiovasculaire à assurer un débit sanguin et un transport d’oxygène adaptés, conduisant ainsi a une hypoperfusion tissu- laire et un dysfonctionnement d’organe, d’où l’intérêt de l’institution de traitement en urgence. Ce sont essentiellement les réactions d’hypersensibilité immédiate qui font l’objet d’une prise en charge dans les services d’urgence, d’où la nécessité d’être parfaitement connu par le personnel médical des urgences. Devant tout patient présentant une réaction d’hypersensibilité immédiate, un bilan allergologique doit être prescrit (à fin de confirmer l’origine immunologique), il faut aussi identifier l’allergène responsable, et ne pas oublier de déclarer la réaction au centre régional de pharmacovigilance lorsqu’un médicament est impliqué. L’incidence globale des réactions anaphylactiques sévères est estimée de 10 à 20 réactions par an pour 100 000 habitants. Ces résultats restent approximatifs à cause de l’absence de déclaration des réactions anaphylactiques. Les étiologies les plus fréquentes sont imputables aux aliments, aux venins d’hyménoptères et aux médicaments [2]. L’apparition brutale de signes cliniques (agitation, confusion, vertige...) aussitôt après le contact avec un agent déclenchant (l’allergène) doit faire suspecter une réaction anaphylactique. le patient va reporter des notions telles que : le prurit, un goût métallique, sensation de chaleur diffuse intense... l’examen clinique du médecin objectivera ensuite des signes cutanéo-muqueux (Érythème, urticaire, œdème localisé ou généralisé), Respiratoire (toux sèche, bronchospasme...), Digestifs (vomissements, et douleurs abdominales...), et Cardiovasculaire (une Hypotension artérielle, et une tachycardie; en l’absence de traitement ces signes cardiovasculaires peuvent s’aggraver, on aura un collapsus cardiovasculaire, des troubles de l’excitabilité cardiaque, puis un Arrêt cardiaque) Le diagnostic d’une réaction anaphylactique est fondé sur une triade : les signes cliniques décrits par le médecin, les résultats du bilan biologique et la positivité des tests cutanés avec l’allergène suspecté qui a un double intérêt de confirmer le mécanisme immunologique, et d’identifier l’allergène impliqué [1]. La classification clinique de Ring et Messmer (Tableau) permet de stratifier la réaction ReMed Magazine - Numéro 7/8 13