ReMed 2016 ReMed Magazine N°1 - Nervous System | Page 17

Qu’en est-il de la maladie d'Alzheimer ? En tout cas, le déroulement exact des cascades de réactions, à l'échelle moléculaire, et l’intervention des différents facteurs génétiques et environnementaux aboutissant à une �inalité de symptômes stéréotypés, restent à élucider. La maladie d'Alzheimer et les différents types de démence restent encore mal élucidés. Selon le "National Institute on Aging» (NIA), la démence affecterait la communication et l'exécution des activités quotidiennes, tandis que la maladie d'Alzheimer est une forme de démence qui affecte spéci�iquement les structures du cerveau qui contrôlent la pensée, la mémoire et le langage. En effet, 10 à 15 ans avant l'apparition des symptômes, 2 lésions principales se forment dans le cerveau : Les plaques séniles et la dégénérescence neuro-�ibrillaire. La liste des facteurs supposés être associés à la maladie d’Alzheimer est longue. Ils indiquent une susceptibilité au développement de la maladie et non une af�irmation sur son apparition. L’hypercholestérolémie, l'hypertension artérielle, le diabète, le tabagisme, l'obésité et la sédentarité sont les principaux facteurs de risque modi�iables et, dans une certaine mesure, communs aux maladies cardiovasculaires. D’autres facteurs interviennent également, on citera, entre autre, l’alcool, les traumatismes crâniens, le faible niveau de scolarité et, pour certains spécialistes, la dépression ; Mais pour ce dernier facteur les avis sont mitigés : La dépression peut être considérée comme facteur prédisposant à la maladie mais peut, aussi, en être un symptôme précoce révélateur. Dans les conditions normales, les protéines de surface « APP » sont dégradées en protéines bêta-amyloı̈des éliminées régulièrement. Dans le cas de la maladie d’Alzheimer, une élimination inef�icace de ces protéines bêta-amyloı̈des conduit à leur accumulation et leur agrégation en �ibres insolubles, les plaques séniles. Concernant les facteurs non modi�iables, l’âge supérieur à 65 ans ainsi que le sexe féminin sont les principaux facteurs connus pour le développement sporadique de la maladie. Malheureusement, des cas de plus en plus précoces de manifestation de la maladie sont diagnostiqués chez des patients de moins de 60 ans, le plus souvent dans un contexte d'hérédité familiale, qui restent, heureusement, rares. Par ailleurs, la protéine TAU qui normalement stabilise la structure microtubulaire du cytosquelette neuronal, est défectueuse. Elle se détache de celui-ci et s’accumule sous forme de �ilaments ; C'est la dégénérescence neuro-�ibrillaire. A� terme, sans le cytosquelette et avec cette surcharge �ilamenteuse, le neurone n'est plus fonctionnel et �init par subir une apoptose. Des recherches à ce sujet restent toujours d’actualité. On a pu, en outre, identi�ier un nombre de mutations de gènes spéci�iques transmissibles à la descendance. Si les gènes APP, PSEN1 et PSEN2 présentent une quelconque mutation, voire même une duplication pour l'APP, le risque de développer la maladie d'Alzheimer précocement s'accroit, notamment si des cas similaires sont retrouvés dans la famille. Cependant, on ne sait pas vraiment laquelle de ces deux anomalies apparait en premier. Des théories proposent qu’avant même que les plaques séniles ne se forment, des oligomères toxiques de protéines bêta-amyloı̈des s’accumulent au niveau des synapses. Ceci perturbe la communication inter-neuronale et conduit ultérieurement au développement des dégénérescences neuro-�ibrillaires. Ce n’est qu’une théorie, car le lien entre ces 2 lésions doit être étudié de façon plus approfondie. Néanmoins, une étude récente, menée par les chercheurs de l’université de Californie du Sud et dirigée par Mara Mather, Professeur de gérontologie et de psychologie, montre que le Locus Coeruleus serait l’épicentre de la maladie. En effet, les protéines TAU étaient particulièrement abondantes dans cette région au début de l’âge adulte. Diagnostic et apport d’identi�ication : des nouvelles techniques La maladie d’Alzheimer correspond à un dysfonctionnement, voire même à des lésions organiques, principalement au niveau du cortex entorhinal et transentorhinal de la région temporale interne. Asymptomatique pendant longtemps, elle évolue progressivement vers une perte totale de toute faculté cognitive. 16