ReMed 2016 ReMed Magazine N°1 - Nervous System | Page 18

En s’ appuyant sur le système élaboré par le docteur Barry Reisberg, chef de clinique de la « New York University School of Medicine ' s Silberstein Aging and Dementia Research Center », les experts ont dé�ini 07 stades. Cependant, ces derniers, pouvant se chevaucher, il est dif�icile de déterminer à quel stade exact de la maladie se trouve une personne.
Habituellement, les 2 premiers stades restent peu symptomatiques, voire asymptomatiques. Le diagnostic probable de la maladie n ' est presque jamais mentionné. Au début, aucune dé�icience de mémoire ni signe de démence. Puis, on reconnait un dé�icit cognitif très léger le plus souvent dû à l’ âge: La personne rapportera des trous de mémoire et d ' oubli, de plus en plus fréquents, de mots, de lieux et de certains objets de la vie quotidienne, mais sans présenter aucun syndrome démentiel remarquable par le praticien ou les proches.
Au 3 e stade, le dé�icit cognitif s’ installe. Il est certes léger, mais permet de faire le diagnostic des formes précoces d ' Alzheimer, qui sont d ' évolution rapide et bruyante. Puis vient le 4 e stade, où le dé�icit cognitif, modéré, est usuellement détectable par un examen médical approfondi. Les symptômes sont plus évidents, la mémoire récente est atteinte ainsi que les souvenirs relatifs à son propre passé. Certains patients commencent même à ressentir des dif�icultés quant à la plani�ication et à l ' organisation, avec une instabilité émotionnelle. Tout ce tableau s ' intègre dans le stade dit léger ou précoce de la maladie d ' Alzheimer.
Lors du stade intermédiaire de la maladie, c ' est à dire le 5 e stade, il existe un dé�icit cognitif des fonctions de mémoire et de raisonnement avec une désorientation spatiotemporelle, le patient ne se souvient plus de son adresse ou de son numéro de téléphone. Il commence à perdre les souvenirs de son enfance et de sa famille avec des dif�icultés, de plus en plus marquées, dans le calcul simple et la prise de décision rapide. Cependant il garde une certaine autonomie pour se nourrir et se laver, malgré son besoin d ' aide pour les activités quotidiennes plus complexes.
Dans le stade 6, on note un net changement de la personnalité et du comportement, mimant un tableau schizophrénique hallucinatoire et obsessionnel, avec des troubles majeurs du rythme du sommeil qui s ' inverse en plus d ' une incontinence. Le patient est tellement désorienté qu ' il erre, perdu, ne reconnaissant plus son domicile ou fait de travers les tâches quotidiennes, auparavant banales. Ce stade donne suite au stade terminal. Dans ce dernier, il existe un dé�icit cognitif tellement sévère que la personne n ' interagit plus avec son environnement, ses ré�lexes deviennent anormaux, avec une impossibilité de mise en posture debout, ses muscles se raidissent avec des troubles de la déglutition. C ' est le stade le plus évolué de la maladie, il impose une prise en charge complète et continue du malade, avec un soutien psychologique pour la famille proche.
Il est bon de savoir que les syndromes démentiels, et en particulier la maladie d’ Alzheimer, sont en train de subir un changement conceptuel dans la démarche diagnostic, l’ avènement de techniques radiologiques, telles que l’ IRM fonctionnelle et biologique, permettent l’ identi�ication de biomarqueurs de la neuro-dégénérescence. Autrefois, le diagnostic, basé sur les arguments cliniques et neuropsychiques, ne laissait guère de place aux explorations paracliniques, sauf pour exclure un éventuel diagnostic différentiel, faisant obstacle à la con�irmation de la maladie. L’ angle de vision s’ est élargi et, dorénavant, il impose une systématisation de la démarche suivant des critères qui dé�inissent la probabilité, et non la spéci�icité absolue, d’ être atteint de démence. Ces critères viennent d’ être révisés par le « Work-group On Diagnostic Guidelines For Alzheimer’ s Disease » sous la direction du « National Institute On Aging ».
Traitement et prise en charge:
L’ approche actuelle vise à maintenir les fonctions cognitives le plus longtemps possible ainsi que de gérer les troubles comportementaux. Plusieurs médicaments sont approuvés par la « US Food and Drug Administration ». Parmi eux, les inhibiteurs de la cholinestérase qui permettent de garder un taux élevé d’ acétylcholine, ce qui améliore les symptômes neuropsychiatriques, tels que l ' agitation ou la dépression. Une autre molécule, la Mémantine( Namenda ®), ralentirait la progression des symptômes modérés. Quelques fois, on peut avoir recours aux antidépresseurs, antipsychotiques et anxiolytiques a�in de limiter les troubles comportementaux associés et même des somnifères pour remédier aux troubles du sommeil.
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