REESOR
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Malgré les preuves évidentes de la volonté des habitants de former une communauté soudée et dynamique, tout n’est pas positif.
Depuis les débuts de la communauté, le revenu des familles provient principalement de deux sources : de la vente du bois coupé sur les propriétés et de la construction des routes. Or, les terres sont quasiment toutes défrichées et les routes sont achevées.
Les tentatives d’exploitations agricoles se soldent par une agriculture de subsistance qui ne permet pas de vendre du bétail et des légumes, mais de toute façon, un tel marché n’existe pas. De plus, les propriétés ne sont pas assez grandes pour étendre le pâturage. Il est donc impossible, pour la plupart des familles d’augmenter le nombre de bêtes. Plusieurs ménages parviennent péniblement à subvenir à leurs besoins.
Un sentiment d’inquiétude règne dans la collectivité. Les adolescents travaillent dans des chantiers pratiquement toute l’année. Les jeunes filles, quant à elles, sont embauchées comme domestiques à Kapuskasing. Le rêve d’autonomie et d’autosuffisance se transforme peu à peu en devoir de subsistance. C’est à contrecœur que les parents doivent laisser partir leurs enfants. L’isolement n’y est plus et des influences menacent leurs plus profondes convictions.
En Ukraine, ces mennonites vivraient dans des communautés pratiquement isolées du monde extérieur. En venant s'installer sur un territoire vierge, plusieurs ont cru pouvoir y établir une communauté semblable à celle qu'ils ont quittée en terre natale.
Membres de la famille Wiens
Photo courtoisie de :
Dennis Wiens
À la fin des années 1930, plusieurs familles quittent Reesor. Toutefois, c’est le départ d’un des fondateurs qui sème la consternation dans la communauté. Le rêve d’un « nouvel empire mennonite » est pratiquement anéanti.
Photo de :
Si Missinaibi m'était conté, Tome I