Reesor Mars 2014 | Page 3

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Une lueur d’espoir se pointe toutefois pour les nouveaux arrivants, car le gouvernement ontarien offre des terres à peu de frais à ceux qui désirent s’installer dans le district de Cochrane. Depuis que le chemin de fer du National Transcontinental(devenu le Canadien National, CN) traverse la Grande Zone argileuse, les attentes sont grandes pour cette région. Queens' Park appuie la colonisation agricole et plusieurs communautés se forment le long du trajet ferroviaire. À Kapuskasing, une ferme expérimentale tente, tant bien que mal, de démontrer les bienfaits de ce territoire. La compagnie Spruce Falls Power and Paper y est aussi installée. Plus à l’ouest, des terres sont encore disponibles dans les cantons d’Eilber, de Barker et de McGowan. Les autorités ontariennes acceptent de réserver une partie de ce territoire pour l’établissement d’une communauté mennonite.

C’est ainsi qu’un ministre mennonite de la région de Pickering, M. Thomas Reesor se joint à quatre immigrants pour aller inspecter les territoires en mai 1925. L’endroit qui les attend est inexploré et inhabité. Arrivés à destination, ils constatent que les terres de bois offrent des possibilités intéressantes pour l’établissement de fermes. D’après M. Reesor, « cette zone argileuse, une fois labourée et cultivée, est très fertile ». Au retour de cette exploration, ils recrutent des personnes pour qu’elles se joignent à l’initiative de peuplement.

Un mois plus tard, soit le 15 juin 1925, les fondateurs de cette nouvelle communauté mennonite prennent le train à Toronto pour un aller simple, direction le nord-ouest du district de Cochrane.

Il y avait Peter Werkentin et sa famille, David Mathies, Jacob Heinrichs, Johann Epp, Cornelius Penner, Peter Friesen, Johann Kroker, Jacob Rempel et Jacob C. Tows accompagné de son fils ainé Cornelius et de sa fille Erna. Thomas Reesor, et un certain monsieur Biette, représentant du chemin de fer, ont fait le voyage à titre d’interprète et de guide pour les colons.

Le long voyage de deux jours prend fin dans la noirceur.

Débarquement : millage 103

Qui sait ce qu’ont bien pu penser ces gens en constatant l’immensité de cette forêt, de ce lieu sur lequel ils avaient fondé tous leurs espoirs et leurs rêves? Autour d’eux, que des arbres et des moustiques. Toutefois, l’urgence du moment ne laisse pas place à la discussion. Les arrangements sont pris pour les jours à suivre : les femmes et les enfants sont logés au village voisin tandis que les hommes, eux, finissent par trouver un coin pour dormir sous les arbres.

M. Thomas Reesor. (1927)

Photo de :

Mennonite Historical Society of Ontario