Pédagogie Urbaine dans les lieux communs MES ENSAB 2018 | Page 13
gens, c’est-à-dire très souvent dans l’espace urbain commun.» 3
Ainsi, une question s’impose : ne pouvons-nous pas déduire que
l’espace commun a eu une influence majeure sur le développement de la
civilisation et de la culture des masses ?
Au Moyen-âge, les villes devenues des centres législatifs et
administratifs, attiraient des moyens fi nanciers conséquents en incitant
toujours plus le développement économique. Ainsi, la ville est devenue
un lieu de condensation de la pensée humaine car, en raison de ce
développement, la population des villes ne cessait de s’accroître. Bien
évidemment, les échanges et la communication entre les habitants,
renforcée par cette concentration des populations au sein des enceintes
de la ville, ont donné naissance à de nouvelles idéologies humanistes et
à de nouveaux moyens technologiques, même si les échanges entre les
différentes classes sociales étaient très limités, tout comme la volonté de
rendre la ville plus agréable (très souvent, cela ne concernait que les élites
sociales). Au début indirectement puis, avec l’arrivée des institutions
publiques, politiques et scolaires, les strates de la population pauvre
touchées par ces changements ont connu une prise de conscience et une
hausse du niveau d’éducation, ce qui se manifestait par l’appropriation des
espaces communs de la ville et par divers évènements socio-politiques.
Ainsi, nous pouvons constater que l’amélioration du cadre de vie et le
développement de la conscience sociale sont directement proportionnels
aux pratiques d’échanges et de communication entre les habitants.
Il n’y a qu’une seule conclusion à avoir. La manière dont les habitants
«pratiquent » les espaces de la ville a une influence sur leur conscience,
leur perception du monde et peut avoir une influence également sur le
niveau d’éducation et sur la culture des masses.
Au vu de cette évolution historique de la pratique de la ville et de ces
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p. 37.
GEHL Jan, Pour des villes à échelle humaine, [2010], Les Editions Ecosociété, Montréal, 2012,
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