Portfolio - Louis Robert Robert Louis - PFE livret / Final project booklet | Page 8
Pourquoi la relocalisation ?
Des défauts liés à l’exiguïté du site actuel
Chaque année, l’accueil à l’école se fait de manière simple :
« Bienvenue à l’école, mais ne vous attachez pas trop parce qu’on
va devoir partir incessamment sous peu ». Au fil des années, nous
avons pris conscience de la particularité et de l’urgence de la situation.
L’école est aujourd’hui séparée sur trois sites du 19ème arrondissement
: le bâtiment principal sur l’avenue de Flandres, les locaux dédiés à la
recherche sur l’avenue Jean Jaurès et l’atelier numérique dans l’espace
Pont de Flandres, rue de Cambrai. Cette organisation géographique
a plusieurs impacts : d’une part l’école n’a pas de « façade », en effet
les locaux de l’avenue de Flandres, qui rassemblent le plus d’entités
de l’école, n’ont pas « pignon sur rue ». Afin d’y accéder, il faut
traverser une cour de logements, cet accès n’est possible que grâce
à une servitude de passage. Chaque jour, les habitants subissent les
nombreux flux que créent les 2 300 occupants de l’école. D’autres
part, les locaux de la recherche étant séparés du reste de l’école, il est
difficile de mettre en avant cet atout majeur auprès des étudiants du
premier cycle.
Enfin, il nous a suffi de visiter d’autres écoles ou de discuter avec
les étudiants de celles-ci pour réaliser que nos conditions d’enseignements
ne sont plus adaptées. Il semble difficile pour nous, étudiants, de
s’inspirer de nos locaux pour apprendre à créer de beaux espaces, et un
environnement confortable, sain et répondant aux normes. Les contre-
exemples sont nombreux : poteaux au milieu des salles de cours, toilettes
et couloirs qui réduisent des salles mono-orientées, absence d’isolation
(grande amplitude thermique du bâti, froid en hiver, surchauffe en été), ou
encore évacuation incendie et normes d’accessibilités non-conformes.
8
Outre ces défauts, c’est le manque de place qui est le plus
visible en comparaison avec les autres écoles. En 1979, l’UP6 était
composé de 1000 étudiants, aujourd’hui nous sommes le double,
mais les locaux n’ont pas changé. L’exemple le plus éloquent est
celui du grand amphithéâtre (Amphi 302), qui ne contient que 271
places assises, dont 242 avec des tablettes, alors qu’une promotion
est composée d’environ 300 étudiants. La configuration générale de
l’école et son manque de surface a plusieurs conséquences négatives.
Elle se traduit d’abord par la difficulté à trouver un espace pour travailler
chaque jour, ou pour conserver des travaux. En outre, l’administration, la
bibliothèque et la documentation sont contraintes de jeter de nombreux
documents par manque de surface d’archivage. La pédagogie est ainsi
influencée par les locaux. Cette carence en
mètre carré limite l’expérimentation. La valeur inter-disciplinaire est
promue, et il y a en effet beaucoup d’enseignants de professions
trés variées qui se rendent chaque jour à l’école. Mais aucun visiteur
extérieur ne vient de façon spontanée à l’ENSAPLV, l’espace ne
permet ni les rencontres organisées (séminaire inter-disciplinaire,
workshop, etc.), ni les rencontres fortuites, qui seraient pourtant
bénéfiques. Enfin, les intensifs ne peuvent être réalisés que pendant
l’inter-semestre et mettent ainsi en exergue la nécessité d’intégrer des
espaces d’expérimentation à la future école.