Portfolio - Louis Robert Robert Louis - PFE livret / Final project booklet | Page 9
« Certains d’entre vous demandent pourquoi nous ne pourrons pas rester tout simplement sur le site que nous
occupons depuis 40 ans, avenue de Flandre, avec quelques travaux d’aménagement voire d’extension ou de
densification.
Les raisons sont nombreuses, et les problèmes s’aggravent d’année en année.
[...] L’exiguïté de nos locaux empêche de surcroît les expérimentations ou encore la création de nouveaux
enseignements, nous forçant de respecter un roulement drastique dans les salles qui néglige même les temps
élémentaires d’installation et de sortie des étudiants, ce qui, de fait, se répercute sur les temps d’enseignement.
Cette année, une ‘commission urgence locaux’ a dû être créée pour examiner les possibilités de location de locaux
provisoires dans le quartier. Ces solutions précaires limitent notre offre pédagogique et conduisent à un éclatement
de plus en plus grand de nos activités.
[...] Elles s’avéreraient de toute façon totalement insuffisantes au regard de nos besoins réels : l’étude de pré-
programmation de l’Opérateur du Patrimoine et des Projets Immobiliers de la Culture les a en effet estimés à
environ 18 000 m²de SUB, soit environ le double des surfaces dont nous disposons aujourd’hui.
Pour mémoire, le ratio moyen de SUB/étudiant dans les ENSA françaises est de 9m2, nous en sommes à 4,5m² au
mieux (en comptant Jaurès et Cambrai). A titre de comparaison, l’ENSA-Paris Belleville comporte 14 000 m² de
SUB pour 1100 étudiants environ (13m²/étudiant). Nous n’en demandons pas autant !
De plus, les locaux dont nous disposons ne respectent pas la réglementation accessibilité, or, à terme, tous
nos locaux devront être accessibles à tous. L’échéance se rapproche, et pour le moment, seules l’administration et
quelques salles d’enseignement le sont. La mise aux normes est estimée à 4 M€ hors taxe, au bas coût !
Par ailleurs, à cause des façades rideaux non-isolées thermiquement nos dépenses de chauffage sont exagérées,
pour un confort thermique d’un autre âge (RT 1975 ?). A l’ère de la transition écologique cette situation n’est plus
tolérable pour une école d’architecture ! Une rénovation thermique impliquerait la dépose de toutes les façades,
amiantées, ce qui entraînerait un surcoût important et une organisation de chantier pour le désamiantage qui pourra
difficilement se faire en site occupé…
En plus des travaux d’accessibilité, de rénovation thermique et de désamiantage, la vétusté générale des
locaux (persistant malgré le travail acharné de la commission de travaux dans la limite de nos petits budgets
d’investissement annuels) et leur inadaptation à la pluralité de nos activités nécessiteraient une profonde remise
en état. Cette rénovation complète, sans augmentation significative de surface, coûterait des millions d’euros au
ministère, sans compter les frais liés à la nécessité de louer des locaux pendant les deux voire quatre semestres que
durerait ce chantier.
Si tout se passait bien, nous pourrions revenir au bout de nos longs mois d’exil sur notre site actuel
qui n’aurait gagné ni en surface, ni en lumière, ni en confort d’utilisation (toujours les poteaux dans les salles
de projet, toujours aussi peu de surfaces d’affichage…), ni en nouveaux locaux dont nous avons grand besoin
(expérimentation échelle 1, matériauthèque…). Il se trouverait bien-sûr toujours dissocié de l’atelier numérique (à
Cambrai) et du département recherche (à Jaurès) !.
L’ENSA Paris La Villette bénéficie d’un potentiel d’encadrement pédagogique et scientifique d’une grande
diversité correspondant aux enjeux portés par l’enseignement de l’Architecture, ainsi que d’une vie étudiante
riche et dynamique, qui contribuent à son originalité et à son attractivité. Ces atouts qui fabriquent son identité lui
permettent de développer des projets innovants avec toutes sortes de partenaires, au sein de la ComueHesam, avec
des Écoles d’ingénieurs et d’urbanisme, avec des établissements à l’international ...
Il faut que nous disposions d’un site en cohérence avec notre projet d’école. »
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Pétition lancée par le CA, avec ci-dessous le texte explicatif de Minna Nordström, présidente du conseil d’administration