BOUILLON DE PIXELS
Si on prend l’exemple de The Walking
Dead (attention spoiler), dans l’épisode 5,
on une faille scénaristique (plothole, donc)
assez conséquente. Les personnages ont
passé du temps à préparer un bateau pour
fuir Savannah, cité envahie par les zombies
comme tant d’autres.
Uniquement pour découvrir qu’un autre
groupe l’avait volé et était parti avec...
Sauf que :
- ce groupe est constitué de survivants
de divers cancers, ayant besoin d’attention
médicale et étant plutôt faibles, alors que
déplacer un bateau en requiert ;
- il aurait fallu un camion pour le transporter ensuite ;
- les parties de remplacement pour les
réparations se trouvent dans des zones
infestées de zombies.
Jeu très atmosphérique par ailleurs,
ce moment suffit-il à ruiner l’immersion
? Difficilement. On pourra l’accepter
comme moteur dramatique, précipitant les
évènements qui donneront lieu à une deuxième saison.
Dans des séries comme Resident Evil, les
failles sont tellement présentes qu’on en
attend plus d’elles que de l’histoire en ellemême, et cela importe peu.
Est-ce aussi le cas dans Heavy Rain, avec
un des protagonistes ayant des visions dans
ses rêves ne pouvant qu’appartenir qu’au
tueur au centre de l’histoire - sachant que
cet élément narratif n’apporte rien, envoie
sur une fausse piste sans aucune raison
? Heureusement que l’explication intentionnelle, (un lien télépathique entre ce
personnage et le tueur...) n’ait finalement
pas été donnée et que cela soit resté une
faille béante, mais tout de même.
Le tout dans le tout, pour être crédible et
que le contrat soit rempli, il faut que l’oeuvre
jouisse d’une cohérence satisfaisante et ne
laisse pas traîner comme des boulets des
éléments narratifs paresseux, sans explication, ou là pour aplanir des efforts et foncer
en ligne droite pour aboutir aux parties «
juteuses » du récit.
Comme cela peut être néanmoins le cas
en usant d’artifices narratifs comme...
Deus ex Machina et Retcon
Oh, Barry, you’re SO optimistic !
Le terme d’artifice est peut-être un
brin sévère pour le deus ex machina, car
il faut bien avouer que c’est une pratique
courante, sans laquelle de nombreux protagonistes auraient rejoint une tombe
précoce, ou bien auraient été mis dans une
situation menant à un échec critique.
Mais d’abord, qu’est-ce donc au fond que
le deus ex machina ?
Trouvant ses sources dans le théâtre
grec, avec les acteurs représentants les
dieux mus par une machine avec poulie et
cordes, il s’agit d’une résolution inespérée
et à point nommé d’un problème autrement insoluble pour les personnes y étant
confronté.
38 PixaRom magazine
Même si des personnes avec un sens narrat