BOUILLON DE PIXELS : LE BAZAAR DE LA LICHE
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ne fois qu’il en a eu les moyens - techniques et autres - le jeu vidéo,
pour une partie non négligeable, a eu la volonté d’aspirer le joueur dans
les différents univers qu’il propose, le faire sentir dedans, en un mot,
l’immerger.
Si ce n’est certes pas en faisant une partie de Tetris que vous allez vous
sentir plongé dans un monde exotique, s’échapper de la réalité (au sens positif
du terme, n’est-ce pas, et non point comme coupure nette avec le monde réel),
s’évader sur des chemins autorisant des activités autrement inaccessibles reste
un des attraits du monde vidéo-ludique. Même en restant dans un cadre « terre-àterre » - il arrive peu souvent, par exemple, que celui rêvant de sensations
fortes sur un circuit aille conduire une vraie Formule-1.
L
a causerie de ce mois-ci n’aura pas
pour objet de narrer l’évolution des
moyens pour rendre une expérience
de jeu (plus) immersive mais bien de plusieurs
procédés et éléments utilisés pour arriver à
cette fin, sans se préoccuper donc de choses
comme les divers accessoires allant dans ce
sens- casque de réalité virtuelle et autres. En
attendant de voir ce que va donner l’oculus rift,
ce genre de gadget n’a de toute manière que
rarement donné des résultats positifs.
Car si c’est un but louable, créer de
l’immersion n’est pas une entreprise aisée.
Musique et graphismes y contribuent,
cela va de soi, mais ce sont aussi, et peut-être
avant tout, des mécanismes de fond qui y contribuent le plus, comme le souci d’avoir une
cohérence interne (comme ne pas avoir un
objet ayant un effet à un temps t et perdant ce
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même effet à un temps t+1 sans aucune raison
valable) liant le tout en un ensemble logique.
Je cite la logique, et pourtant ce n’est pas
toujours important pour l’immersion, amenant
une certaine relativité dans la question. Ceux
qui ont joué à Time Splitters : Future Perfect
n’en auront probablement pas voulu au jeu
s’il sacrifie la logique sur l’autel de la comédie avec les paradoxes temporels allant dans
tous les sens, notamment dans la fameuse
séquence où il n’y a pas moins de trois versions
décalées dans le temps du personnage principal, juste pour les besoin d’un puzzle !
Ceci étant posé, les écueils n’en demeurent
pas moins nombreux. Et comme pour les
autres oeuvres de fiction, lorsqu’on n’a pas
envie d’y croire, une portion de l’intérêt est
aussi évacuée par la fenêtre, ce qui est rarement bon signe.
Alors en avant Bob, restons sous l’eau !