PIXAROMELETTE DU MOIS
Casualisation :
véritable phénomène ou
réveil d’un esprit sectaire ?
Nnamhock:
Depuis la nuit des
temps, donc environ les
années 1990, existe un sujet qui fâche les hommes. Un sujet si
délicat qu'il éclipse même la dichotomie du bien et du mal.
Un sujet qui divise tellement que la simple mention de celui
ci rend déjà les gens hostiles : la casualisation des jeux vidéos!
C'est bon ? Vous êtes bien déçus ? OK, alors maintenant
que j'ai fait baisser la tension, on va pouvoir parler un peu plus
sérieusement du sujet avec la certitude que vous allez être
réceptifs et ouverts d'esprit. En même temps, « on ne fait pas de
PixarOmelette sans casser des nœuds » me direz-vous...
Bref, les jeux vidéos, avant d'être un phénomène aussi
répandu, étaient un milieu très fermé, réservé essentiellement,
selon les croyances populaires, à des bigleux boutonneux et
dépourvus de vie sociale, parce que pas présentables.
Or, et c'est là toute l'ironie de la chose, quand les gens ont
découvert que les jeux vidéos c'était fun, et notamment grâce
aux hipsters bobos aussi, le jeu vidéo s'est répandu, a pris son
essor. Mais, comme toute passion nécessite un minimum
d'investissement, et que les jeux vidéos, surtout en 90, nécessitaient simplement de l'investissement pour gratifier le joueur,
les gens achetaient et jouaient pendant un certain temps,
mais seul les vrais geeks restaient dessus bien après que le
jeu ait cessé d'être « in »...
Que faire donc ? Eh bien une des solutions, perçue par
l'industrie du jeu vidéo, fut d'avoir le coup de génie de
faire des jeux vidéos casuals. Ceux-ci sont d'abord nés sur
consoles portables : idéales pour être emmenées un peu
partout, jouer un peu par-ci, jouer un peu par-là, mais
pas nécessairement passer une éternité dessus, juste
passer le temps, les jeux casuals sur consoles portables
devenaient assez populaires.
Peu à peu, les téléphones portables ont suivi, avec
Snake, pour ne citer que le plus connu... Et n'oublions
pas nos chers amis les PC, sur lesquels nous avons le
solitaire, le démineur, les échecs, le Mah Jong, pour
flâner un peu au bureau...
Oui, vous le remarquez : de plus en plus on en
est venu à beaucoup jouer à des jeux casuals, car
ils sont idéaux pour passer le temps quand on
ne sait absolument pas quoi faire mais qu'on ne
veut pas obligatoirement démarrer une activité
trop chronophage, ou juste pour passer un petit
temps d'attente...
Ceci dit, ça, c'était dans les années 1990,
maintenant nous sommes dans les années
2000, et si les jeux casuals existent encore, on
assiste cependant à un autre phénomène :
la casualisation de jeux non-intenté pour
être strictement casuals à la base...
20 PixaRom magazine
Prenons comme exemple World of Warcraft : à la base,
monter de niveau était gratifiant, car long et laborieux. Les
personnes de haut niveau étaient visiblement des personnes
ayant investi un sacré temps de jeu, et donc, qui avaient acquis
bon nombre d'expériences diverses sur leur parcours. Lorsque
monter de niveau est devenu plus facile, on a rapidement vu
arriver des gens nouveaux, n’ayant jamais joué au jeu et qui
aimaient bien monter vite de niveau.
Le seul problème est qu'ils n'avaient pas autant de temps
pour améliorer leurs compétences acquises en cours
de route, et donc, étaient fatalement moins
bons au jeu, rendant plus difficile de progresser en
groupe. En cela, les casus devenaient lentement
mais sûrement la plaie du jeu.
Un autre jeu où on
a pu remarquer que les
casus empêchaient
parfois les joueurs
de progresser
: League of
Legends
(et je
neparlerais
pas de la communauté qui est plutôt
odieuse dans son
ensemble, à quelques
exceptions près, non,
vous pouvez aller lire
le Rageux de Base du
premier Pixarom pour
ça, ça ira très
bien).