PixaRom numéro 4 PixaRom numéro 4 Mars 2014 | Page 75

PORTAIL MULTIPLAN M aître du manga d’horreur et d’épouvante, Junji Ito reste connu pour trois de ses œuvres : Tomié, Spirale et Gyo. Hâtons-nous d’abord sur Tomié, un tankõbon (recueil de chapitres) débuté en 1987 puis terminé en 2000 qui a créé un nouveau genre dans l’horreur : l’ero guro (aussi connu sous le nom d’érotique grotesque). Tomié est une jeune fille populaire auprès des garçons du lycée. Pourtant, elle entretient une dangereuse relation avec son professeur, au point qu’elle se fasse tuer par un élève jaloux durant un voyage de classe. Afin de ne pas ternir la réputation du lycée, les élèves et ses professeurs décident de trancher son cadavre en plusieurs morceaux qui sont jetés à la mer. Malgré cet évènement, elle revient au lycée, sans aucune blessure et commence à envoûter tous les hommes qu’elle croise grâce à sa beauté hors du commun. Les années passent et la population japonaise se rend compte qu’il existe plusieurs Tomié capables de se régénérer et d’infecter d’autres filles... Plutôt que l’histoire (qui est une sorte de compilation de nouvelles où Tomié va semer le trouble dans différents endroits à la manière de Martine qui va à la ferme ou va voir sa grand-mère), c’est le personnage de Tomié qui est la vraie force du manga, tour à tour enjouée et purement froide, elle joue parfaitement avec ses futures victimes pour ensuite se faire tuer et montrer sa véritable forme. Chaque chapitre est aussi un moyen d’en savoir plus sur le mystère de ses pouvoirs pour qu’il y ait du développement de personnage. Mais le vrai développement se trouve dans le style graphique d’Ito. Le premier chapitre publié en 1987 dans un magazine à l’occasion d’un concours organisé par Kaoru Umezu (autre mangaka connu dans le registre horrifique), son talent a grandement évolué jusqu’à l’an 2000 où fut publié le dernier chapitre. Pourtant l’horreur n’y est pas entièrement quand on voit les autres histoires du même auteur comme Spirale où Le Mort Amoureux. Bien qu’il y ait pas mal d’horreur graphique et dérangeante, Ito se limite tout de même sur certains points et