PORTAIL MULTIPLAN
M
aître
du
manga
d’horreur
et
d’épouvante, Junji Ito reste connu
pour trois de ses œuvres : Tomié,
Spirale et Gyo. Hâtons-nous d’abord sur Tomié, un
tankõbon (recueil de chapitres) débuté en 1987
puis terminé en 2000 qui a créé un nouveau genre
dans l’horreur : l’ero guro (aussi connu sous le nom
d’érotique grotesque).
Tomié est une jeune fille populaire auprès des garçons du lycée. Pourtant, elle entretient une dangereuse
relation avec son professeur, au point qu’elle se fasse
tuer par un élève jaloux durant un voyage de classe.
Afin de ne pas ternir la réputation du lycée, les élèves
et ses professeurs décident de trancher son cadavre en
plusieurs morceaux qui sont jetés à la mer. Malgré cet
évènement, elle revient au lycée, sans aucune blessure
et commence à envoûter tous les hommes qu’elle croise
grâce à sa beauté hors du commun.
Les années passent et la population japonaise se
rend compte qu’il existe plusieurs Tomié capables de se
régénérer et d’infecter d’autres filles...
Plutôt que l’histoire (qui est une sorte de compilation de nouvelles où Tomié va semer le trouble dans
différents endroits à la manière de Martine qui va à la
ferme ou va voir sa grand-mère), c’est le personnage
de Tomié qui est la vraie force du manga, tour à tour
enjouée et purement froide, elle joue parfaitement avec
ses futures victimes pour ensuite se faire tuer et montrer
sa véritable forme.
Chaque chapitre est aussi un moyen d’en savoir
plus sur le mystère de ses pouvoirs pour qu’il y ait
du développement de personnage. Mais le vrai
développement se trouve dans le
style graphique d’Ito. Le premier
chapitre publié en 1987 dans un
magazine à l’occasion d’un concours organisé par Kaoru Umezu
(autre mangaka connu dans le
registre horrifique), son talent
a grandement évolué jusqu’à
l’an 2000 où fut publié le dernier chapitre.
Pourtant l’horreur n’y est
pas entièrement quand on voit
les autres histoires du même
auteur comme Spirale où Le Mort
Amoureux.
Bien qu’il y ait pas mal
d’horreur
graphique
et
dérangeante, Ito se limite tout
de même sur certains points et