PixaRom numéro 4 PixaRom numéro 4 Mars 2014 | Page 76

PORTAIL MULTIPLAN HERO TALES H iromu Arakawa s’est faite connaître internationalement pour son oeuvre magistrale, Fullmetal Alchemist, qui arrivait à mêler harmonieusement action, humour, personnages charismatiques, thème intriguant et scénario avec suffisamment de mystère pour tenir en haleine. Hero tales, c’est un peu tout ça condensé et simplifié, en cinq tomes qui se parcourent agréablement. Pour ce conte, Arakawa s’est inspirée de mythologie et d’ambiance chinoise. Karma de la Création, Rotation des Dieux Bestiaux, Art Martial du Guerrier, Comme le Yin et le Yang, comme la terre et le ciel, L’Étoile du Nord à Tonro et Hagun à ses extrêmes opposés. Les deux étoiles deviendront des étoiles sauvages qui chanteront la domination sur la terre dévastée. Taïto, vivant dans un petit village, apprendra qu’il est une des incarnations de Hagun... Juste avant de se faire dérober une arme légendaire, l’épée Kenkaranpu, par un mystérieux personnage donc le pommeau de l’épée est capable de paralyser les gens... Bien évidemment, Taïto se met en route pour récupérer l’épée, accompagné (sans qu’on lui demande son avis) de sa soeur cadette énergique et d’un maître d’armes qui ne passait pas si innocemment par là. Le pitch de départ est donc d’une simplicité confondante, et si l’affrontement entre les deux avatars des étoiles opposées sera bien le fil rouge et l’apothéose de ce récit, Arakawa nous livre plusieurs twist dont elle a le secret et qui font mouche. Et si l’aspect shônen est marqué (emphase sur la valeur de l’entraide, la témérité, le dépassement de soi, des techniques de combat...) c’est, dirai-je, au contraire de Naruto, du shônen « intelligent ». Au lieu que les phases d’action soient la substance principale de l’oeuvre, elles viennent dynamiser l’histoire, la mettre en relief. L’accent est plus porté sur les dialogues, le développement des personnages et l’intrigue, ce qui n’est pas un mal, au contraire. Et il faut avouer qu’Arakawa est très douée pour faire cohabiter comédie et grands moments dramatiques sans que l’une ou les autres ne s’entrechoquent avec dissonance. Sa patte graphique est toujours efficace (points bonus pour Tonro qui ressemble à Wrath !) et cette brièveté - encore que chaque volume soit assez conséquent - montre bien la qualité d’un récit bien mené, sachant ne pas traîner en longueur et s’exempter d’arcs narratifs filler, comme c’est hélas souvent le cas. 76    PixaRom magazine MANGAS