PixaRom numéro 4 PixaRom numéro 4 Mars 2014 | Page 52

BOUILLON DE PIXELS LE GAMEPLAY Lord : S’il y a bien une chose qui fait la force du RPG occidental, c’est ses systèmes de jeu. Comme tout le reste, c’est souvent très libre, afin que le joueur créé le personnage dont il a réellement envie. Du bidouillage de stats en passant par les arbres de talents, sans oublier la richesse de l’équipement. Mais plus que cette personnalisation poussée, c’est surtout l’incroyable nervosité de ses combats, cette action trépidante qui ne vous laisse aucun répit. Sans pour autant sacrifier le côté stratégique, puisqu’il faut savoir gérer ses placements, savoir quand claquer votre mana, ou même savoir comboter. D’ailleurs, les systèmes de jeu européens sont très bien adaptés pour la co-op, renforçant ce côté technique que n’ont certainement pas les jeux japonais. Et au pire, si vous préférez jouer plus calmement, les Tacticals sont fait pour vous. Dagan : LES SCENARII Lord : Contrairement à la légende, non, les RPG occidentaux ne sont pas dénués d’histoire. Elle n’est juste pas la priorité, n’est qu’un fil rouge pour les joueurs. Afin de ne jamais rogner sur cette liberté dont nous sommes si friands. A la place, nous avons accès à beaucoup de tâches annexes, afin de rendre l’univers plus vivant, moins figé. Tout ceci dans le but de varier les plaisirs. Il n’y a rien de pire que de devoir subir une histoire que l’on n’aime pas, sans pouvoir faire autre chose. Ici, et bien on vous laisse au moins le choix. Vous ne voulez pas sauver le monde une centième fois ? Pas grave, vous y reviendrez quand l’envie vous reprendra, si elle vous reprend. D’ailleurs, les occidentaux commencent à écrire de bonnes histoires, comme le prouve Mass Effect ou The Witcher. Alors puisque dorénavant vous avez tout ce qu’il vous faut, pourquoi allez voir ailleurs ? Dagan : Parce qu’ailleurs, on sait vous proposer de vraies histoires chiadées. Vos scénarii, quand ils existent, puent le conservatisme à mort, souvent affublés d’une morale judéochrétienne pro US à la limite de la gerbe. En plus, le rythme est aussi mou que moi après une trop grosse cuite. Le J-RPG vous impose certes une aventure, mais sans tomber dans la facilité. Oui, les personnages sont parfois un peu clichés, mais au moins, les personnalités sont souvent creusées, faisant appel à la psychologie, à la philosophie. Le J-RPG développe tout un panel d’émotions souvent absentes ailleurs. Sans compter les nombreuses bases de réflexions qui vont bien au-delà du jeu vidéo. Moi, j’attends toujours que les européens nous pondent des jeux aussi profonds que Xenogears, ou aussi riches que Final Fantasy VI. Vos jeux sont bourrins, rien de plus. Bien souvent, un panel de 2-3 compétences suffira largement pour venir à bout du soft. Ok, les J-RPG vous imposent des systèmes qui laissent peu de place à une optimisation poussée. Mais au moins, ils font souvent preuve d’originalité. Il suffit de prendre la saga Final Fantasy, qui se réinvente à chaque épisode. Et puis, il y a un avantage indéniable à avoir un Gameplay plus simple : on ne passe pas la moitié de son temps dans les menus ! Parce que les occidentaux, merci, mais parfois on Bob, fait péter les effets son et lumière ! 52    PixaRom magazine