PixaRom numéro 1 octobre 2013 | Page 75

arriver. Ils étaient tout autour de lui à présent, visiblement satisfaits de leur manoeuvre d’intimidation. « Hey m’sieur, t’a pas d’l’argent en trop à nous donner ? Zy’va quoi, on est des malheureux, c’est pour se faire une vie tu vois, sois pas un bâtard ! -Trop tard, je le suis déjà. Mon père est japonais et ma mère une américaine. » Un léger silence passa avant l’éclat de rire général dont Jotaro participa lui-même en ricanant. « Zy’va m’sieur. T’es un marrant ! Moi, Francis le Tragédien, je vais baisser le tarif. Donnes-moi juste ta veste, et on te laisse passer. Sinon on te défonc’ ta race et ensuite on te balance aux flics en te traitant de pédo quoi. T’estime que ta veste vaut vingt piges de tôle ? Allez, quoi, zy’va ! Sois sérieux ! -Je vais être sérieux. Dis-moi juste qui était le compagnon de chambre de Joy de la Jonquille et tu garderas toute tes dents. » L’aplomb et le sérieux du japonais calma radicalement les adolescents pendant quelques instants, mais la force du nombre leur redonna confiance et rapidement, un coup partit sur la joue de Jotaro qui chancela et en perdit sa casquette. Un petit hématome se forma là où il avait reçu le coup, un petit coup visiblement donné plus pour faire peur que pour le blesser. Mais il en fallait beaucoup plus qu’une dizaine voir même une vingtaine de jeunes pour le faire flancher ne serait-ce qu’un seul instant. Le fait qu’il ait gagné l’ascendant psychologique pendant ces quelques instants contre un aussi grand nombre d’adversaires montrait bien là leur faiblesse par rapport à lui. Le Tragédien, quand à lui, suait à grosses gouttes, mais gardait encore quelque peu son calme. Il prit une pose des plus théâtrales tout en parlant subitement d’une voix calme et poséz. «