Le Ravin des Ténèbres
« La brillante et choquante histoire de l’ultime transplantation ». Brillante de lubricité et
choquante d’ennui, et vous obtiendrez une assertion vraie. Ce livre conte l’histoire de J.S.B. Smith,
riche homme d’affaires dont le corps au bout du rouleau ne peut plus continuer bien longtemps.
Un espoir vient avec une méthode développée par un médecin désavoué : la transplantation de
cerveau, l’immortalité à portée d’outils chirurgicaux.
Sans surprise, c’est son assistante personnelle qui meurt rapidement, et commodément, son corps
est compatible avec le cerveau du vieillard. Le pitch, en soi, peut laisser deviner des situations
cocasses, une réflexion psychologique fine, une analyse sur les constructions de genre.
Hélas, Heinlein choisit la voie de la facilité et 80% de l’ouvrage porte sur le flirt et le sexe. Smith
était un chaud lapin lorsque son appareil était encore fonctionnel, dans un corps de femme, ce
n’est pas incohérent qu’il cherche à copuler intensément - vu le mâle moyen, cette perversité n’a
rien de surprenant - mais en faire le matériau central du livre est juste assommant. Les
descriptions tournent autour du sexe, les dialogues reviennent fréquemment sur le sexe,
« Jeanne » Smith pense deux fois sur trois au sexe. Son infirmière (qui se révèle être une
bisexuelle aimant les partouzes lorsqu’elle était à la faculté), l’ancien mari de son assistante, ses
gardes du corps, ses collègues, jusqu’à son associé de toujours, avec lequel il/elle se marie
d’ailleurs, presque t