Oil&Gas Buisiness Issue Volume 20 | Page 42

débatS

Ces instituts ont pour objet la prise en charge des besoins du secteur de l ’ énergie et des mines , en matière de formation de spécialisation , de perfectionnement , de recyclage et de recherche appliquée , toutes disciplines confondues . Même si les statistiques inhérentes à ce domaine demeurent frappées du sceau de la confidentialité pour des raisons encore imprécises , chaque année , après de longs et pénibles sacrifices , des centaines d ’ étudiants décrochent leurs diplômes mais , à leur grand dam , ils n ’ arrivent guère à décrocher un travail décent conforme à leurs études . Ils se retrouvent donc inéluctablement égarés dans la nature , confrontés à des contraintes drastiques qui transforment leur quotidien en un calvaire interminable . Après un véritable parcours du combattant accompli entre la prospection des marchés du travail où les CV sont déposés auprès des sociétés sous tutelle du ministère de l ’ énergie et autres sociétés privées versées dans les activités des hydrocarbures , les enregistrements aux niveaux des bureaux des agences pour l ’ emploi ( ANEM ) souvent infructueux , ainsi que les tentatives d ’ inscription aux caisses d ’ allocations chômage , ces nouveaux diplômés du secteur de l ’ énergie ont alors le choix entre l ’ acceptation d ’ une fonction mal rémunérée , d ’ un poste sous-payé ou , avec un peu de chance , d ’ un hypothétique contrat à durée déterminé ( CDD ) qui reste une alternative assimilée à une issue salvatrice . Les témoignages de ces « victimes », à la fois émouvants et accablants , démontrent sans équivoque les maux dans lesquels ils baignent : a l ’ instar de tous les nouveaux diplômés , Mourad , 28 ans , s ’ est lancé dans son périple à la recherche d ’ un emploi . Il raconte : « Lorsque j ’ ai terminé mes études , il y a trois ans , à l ’ Institut algérien du pétrole ( IAP ), je suis allé à la recherche d ’ un travail dans les sociétés publiques
Tahar Hadjar , le ministre de l ' enseignement supérieur a promis de prendre en charge les doléances des étudiants .
et autres sociétés d ’ hydrocarbures relevant du secteur privé et , croyez moi , j ’ étais énormément surpris du salaire qu ’ on me proposait … c ’ était juste minable ! ». Et de poursuivre : « Rien ne peut te motiver si tu n ’ as pas une bonne rémunération . C ’ est-à-dire un bon salaire qui te permettra d ’ être à l ’ aise au quotidien , te déplacer , te nourrir , payer les factures . A mon avis c ’ est le côté le plus important dans un contrat . Je ne veux pas dire par là que le salaire doit toucher un plafond , mais qu ’ il soit juste et adapté aux qualités du candidat . On ne peut pas demander à un ingénieur de ‘’ bosser ’’ pour 15 000 ou 20 000 DA , c ’ est ignoble et personnellement , je ne peux pas accepter ça . » Cette situation , comme il fallait s ’ y attendre , a bien évidemment créé un profond malaise , un désarroi et un rasle-bol chez cette corporation de cadres d ’ exécution voués à un échec prémédité au début de leur vie sociale , ce qui a donné lieu à des revendications et des grèves , somme toutes , légitimes . D ’ ailleurs comment peut-il en être autrement , du moment que toutes les promesses faites par les différents ministres qui se sont succédés à la tête
de ce département sont restées vaines et sans suite . Serait-ce du mépris , de la désinvolture ou simplement du laxisme ?
Pas de gel des recruteMents , selon le Ministre
A titre d ’ exemple , le ministre de l ’ Energie a pourtant rassuré , en janvier 2015 , que la Compagnie nationale des hydrocarbures ( Sonatrach ) n ’ est pas concernée par l ’ instruction du Premier ministre qui stipule le gel des recrutements . Il rassurait également que cette société projetait de recruter ,
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