Oil&Gas Buisiness Issue Volume 20 | Page 43

débatS à partir de 2015 et par voie de concours national , 5 000 ingénieurs et 3 000 techniciens supérieurs qui devront suivre auparavant une formation à l ’ Institut algérien supérieur du pétrole ( IAP ) dans différentes spécialités du secteur . Cette démarche du secteur , précisait-il , vise à doubler la production des hydrocarbures , à travers le développement des gisements existants et l ’ intensification des opérations de recherche et de prospection de nouveaux sites . Cette déclaration sera en son temps d ’ un grand soulagement pour les milliers de nouveaux diplômés qui sont en quête de postes d ’ emploi . Cependant , devant les promesses souvent insatisfaites , une seule et unique solution reste envisageable pour ces diplômés en quête d ’ un statut

professionnel , celle des mouvements de protestation et de grève comme ceux qui ont eu lieu ces derniers temps . Le 16 novembre dernier , en effet , des centaines d ’ étudiants de la Faculté des hydrocarbures et de la chimie ( ex-INH ) de l ’ université M ’ hamed Bougara de Boumerdès ( UMBB ) ont manifesté devant le siège de l ’ IAP ( Institut algérien de pétrole ), une filiale de la Sonatrach . Les étudiants ont décidé de maintenir le sit-in si leurs revendications ne sont pas prises en charge et attendaient l ’ arrivée d ’ autres ingénieurs chômeurs diplômés de leur Faculté pour renforcer leur mouvement , pendant qu ’ une autre partie des manifestants projetait d ’ observer une grève de la faim à partir du lendemain . Ces étudiants déplorent principalement l ’ abrogation des conventions passées entre les entreprises du secteur énergétique , nationales ou privées , et l ’ ex-INH concernant le recrutement des diplômés de cet institut . Pis encore , les recrutements au niveau des entreprises au sud du pays sont devenus discriminatoires puisque la primauté est donnée aux habitants de ces régions , ceux qui sont en possession d ’ une résidence à Ouargla , ce qui a encouragé certains malfaiteurs à proposer des fausses vraies résidences au prix fort de 700 000 DA . Ces étudiants continuent à revendiquer une rencontre avec le ministre de l ’ Enseignement supérieur , la réactivation de la convention entre l ’ université et les compagnies pétrolières pour
toutes les spécialités de l ’ institut , ainsi que l ’ accès direct à l ’ Institut algérien du pétrole .
le PreMier Ministre sensibilisé
Une réunion a eu lieu mardi 22 novembre entre les représentants des étudiants de la Faculté des hydrocarbures de Boumerdès et le ministre de tutelle . Au terme de cette rencontre , il a été déploré par les étudiants qu ’ aucune décision concrète n ’ a été prise par le ministre pour garantir un emploi à l ’ avenir , aux futurs diplômés . Mais qu ’ il a toutefois promis de sensibiliser le Premier ministre et les ministères de l ’ Energie , de l ’ Intérieur et des Collectivités locales ainsi que celui de l ’ Emploi et de la Sécurité sociale pour établir des conventions de travail avec les Sociétés pétrolières . Les étudiants se disent conscients que ces promesses vont demeurer , avec le temps , lettres mortes , et que si le ministre ne leur donne pas une réponse écrite à leurs doléances , ils durciront le mouvement de grève , gèleront les cours et passeront probablement à une grève de faim . Enfin , ce malaise quasi existentiel , qui n ’ est malheureusement pas confiné uniquement aux diplômés du secteur de l ’ énergie mais plutôt à toutes les spécialités universitaires , n ’ est pas en soi une fatalité . Il n ’ est certainement pas non plus une conséquence immuable . Il est le résultat d ’ un manque de vision , de projection , d ’ aptitudes , de volontés et de savoir-faire . Il reflète aussi , d ’ une part , l ’ inadéquation entre l ’ université et les besoins de l ’ économie nationale , ainsi qu ’ une maladresse d ’ un système usé et mal orienté vers le monde du travail , d ’ autre part . Au final , il faut reconnaitre aussi que le problème ne réside pas seulement - sans le scotomiser pour autantdans l ’ économie algérienne qui n ’ a pas su optimiser les capacités et les compétences de ses jeunes . Mais il est urgent aussi de revoir et de redéfinir , en collaboration avec les organismes compétents , les spécialistes et les experts , la politique de l ’ enseignement supérieur , et à fortiori , celle de l ’ éducation nationale . Il faut penser à améliorer l ’ intégration des jeunes diplômés dans leurs métiers respectifs avant l ’ obtention de leurs diplômes , et cela peut se faire avec des stages de longue durée ou même avec l ’ intégration de l ’ entreprise au sein de l ’ université : inviter des professionnels à participer à la formation des jeunes , une symbiose qui offrira des résultats probants et encourageants pour les mutations socioéconomiques et culturelles de l ’ Algérie . �
OIL & GAS buSIneSS / nuMÉRO 20 / d É ceM b R e 2016 / 43