Dossier
Le fait de considérer ce programme comme une priorité nationale est déjà très positif et correspond à une sérieuse prise de conscience signifiant que l ’ Algérie doit aussi s ’ engager dans une transition énergétique au même titre qu ’ une transition économique et par conséquent modifier son modèle de consommation .
que la réalité des hydrocarbures non conventionnels qui se développeront de plus en plus , sans compter la récession économique mondiale , les économies d ’ énergie , et les énergies renouvelables , sont entrain de donner naissance à une nouvelle ère énergétique . Le pétrole ou même sa possession n ’ est plus l ’ arme de guerre économique des années 70 , c ’ est une simple marchandise largement disponible sur les marchés , dont la simple spéculation financière peut faire varier le prix vers le haut ou vers le bas .
Face à la conjoncture économique morose , le chef de l ’ Etat a réuni récemment un Conseil des ministres restreint en réaffirmant notamment l ’ importance de l ’ option gaz pour le pays , à travers l ’ intensification de la prospection des ressources et l ’ amélioration des capacités de production des gisements . Quel est votre regard sur cette stratégie ? Il était temps de le faire et cette stratégie est vraiment salutaire pour l ’ avenir du pays , pour plusieurs raisons : d ’ abord pour prendre les mesures nécessaires maintenant en vue d ’ assurer en premier lieu la sécurité énergétique du pays à long terme , parce que si on se base sur les seules réserves prouvées actuellement , l ’ énorme croissance des besoins internes ( industriels et domestiques ), et la très certaine dépendance énergétique au gaz naturel ( en matière de génération électrique ) pour plusieurs décennies encore quel que soit l ’ effort de développement des énergies renouvelables , l ’ Algérie fera face à de graves problèmes à compter de 2030 à moins d ’ arrêter les exportations de gaz naturel à ce moment là . Les recettes d ’ exportation du gaz naturel et de ses sous-produits correspondent à environ la moitié de la rente actuelle , et rien n ’ indique que ces recettes pourront être remplacées dans une période de dix ans par de nouvelles richesses qu ’ elles soient industrielles , de services , ou agricoles . La récente baisse de production est certes due au vieillissement des gisements , notamment celui de Hassi Rmel , mais pour beaucoup aussi au retard des projets de développement en cours , au retard et même à l ’ absence d ’ une rénovation des systèmes de gestion et d ’ exploitation des réserves , dont les normes de productivité et de récupération ont beaucoup à gagner grâce à de nouveaux investissements et de nouvelles technologies . Enfin il y a aussi la baisse des réserves qui n ’ ont pas connu de compensation adéquate au cours des dernières années , et auxquelles il faut viser comme objectif au moins le même niveau que le soutirage . Selon les récentes déclarations du secteur concerné , les réserves prouvées seraient de 2 300 milliards de mètrecubes , auxquelles à mon avis il faut ajouter quelques 2 000 milliards de réserves probables et possibles . Il y aurait aussi un potentiel tout à fait hypothétique d ’ environ 3.000
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OIL & GAS business / NUMÉRO 13 / Mars 2016 / 25