par Martine Kablan
Société
Une nouvelle voie pour une
culture politique du service
L’analyse que Gueu
Urbain nous a mené à
faire sur démocratie et
Afrique laisse ouverte
une question : le
Mouvement des Focolari
a-t-il une proposition ou
une piste à suivre dans
ce chemin ?
Une affaire seulement
des politiques ?
Un exercice que nous propo-
sons ici est de partir du Vous au
Moi, du Ils au Je. Essayons d’ap-
pliquer cet adage bien connu :
« La charité bien ordonnée
commence par soi-même ».
Est-il juste de demander
une meilleure gestion du poli-
tique, vouloir plus de démocratie
quand dans notre vie de tous les
Edition Afrique de l’Ouest
jours nous ne « sommes » pas ce
changement ?
Nul besoin du politique pour
bien faire son travail, balayer sa
rue, ne pas jeter n’importe où les
ordures, respecter le bien com-
mun… Nul besoin du politique
pour être dans son quotidien un
bon citoyen. Tout cela découle
d’une responsabilité personnelle.
Etre un bon père de famille
c’est aussi jouer un rôle politique
par excellence. Se mettre en-
semble et gérer efficacement l’as-
sociation du quartier c’est aussi
ça faire de la politique. Se mettre
sans prétention au service de la
communauté c’est aussi participer
à la chose politique. Les possibili-
tés sont nombreuses.
Un citoyen de qualité entraine
un politicien de qualité. Ce politi-
cien qui comprendra que le t-shirt
à son effigie n’est pas synonyme
d’une voix dans les urnes. Des
faits, pas des paroles ! Le pas vers
une politique responsable dépend
de la responsabilité de chacun.
Pourquoi ne pas essayer d’ap-
pliquer dans notre vie quotidienne
tout ce que nous voulons des poli-
ticiens : écoute, prise en compte
et respect du bien commun, bonne
gestion... Le quartier, la com-
mune, la ville, le pays, le monde
changerait sûrement !
La démocratie n’est pas
qu’une affaire des politiques,
c’est une affaire pour nous tous.
Fraternité ?
Pourquoi pas !
Pourquoi ne pas oser le pari de
la fraternité en politique ?
La fraternité rend possible un
vivre ensemble harmonieux. Qui
parle de fraternité parle de solida-
rité, de communion, d’empathie,
de coresponsabilité, d’ouverture,
de partage, de pardon, de récon-
ciliation. La fraternité ouvre un
horizon passionnant qui aiderait à
repenser l’agir politique.
Cette audace Chiara Lubich
l’a eu quand elle lance en 1996
le « Mouvement Politique Pour
l’Unité » 1 qui se veut une tribune
où est pensé et actualisé une poli-
tique basée sur la fraternité uni-
verselle dans une recherche inces-
sante du bien commun.
Aujourd’hui plusieurs poli-
tiques, administrateurs, fonction-
naires, chercheurs et citoyens des
cinq continents appartenant aux
orientations politiques les plus
variées ont relevé ce défi.
Tous responsables ! Il nous
appartient de nous retrousser les
manches et de nous mettre active-
ment avec audace à construire cette
politique que nous voulons.
1
www.mppu.org/fr/
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