Montréal pour Enfants vol. 24 n°2 / Printemps 2024 | Page 19

Ces limites contribuent à définir l ’ environnement comme un espace sécurisant où l ’ enfant sent que les règles qu ’ on lui impose le sont également aux autres . Ainsi , il obtiendra lui aussi réparation et protection , de la part du parent ou de l ’ éducateur , si on le menace ou si on lui arrache son jouet . Ces règles obligent parfois à devoir rendre un jouet ou à se faire arrêter dans son action . Émilie Girard mentionne qu ’ elles n ’ exigent pas pour autant de s ’ attarder sur le mécontentement ou le caractère punitif . Se mettre à l ’ écart avec l ’ enfant jusqu ’ à ce que ses émotions se stabilisent peut suffire , du moins , sur le moment .
Pour ne pas céder à la tentation des accusations , Émilie Girard incite les parents à se rappeler à quel point une interprétation négative du geste posé par leur enfant peut vite faire monter la colère . La psychologue scolaire rappelle aussi que l ’ enfant , surtout l ’ enfant intense , gère ses émotions avec les moyens qu ’ il a : « Si on part du principe que c ’ est son travail d ’ enfant d ’ apprendre à gérer ses émotions et de les exprimer de façon adéquate , il faut se dire que nous sommes là , en tant que parents , pour l ’ accompagner et que cette crise fait partie de son apprentissage . »
Les expertes admettent que les enfants traversent des phases d ’ affirmation éprouvantes pour les parents . Toutefois , Guadalupe Puentes-Neuman croit que , même dans ces moments , l ’ enfant peut indiquer la voie pour le rejoindre plus efficacement , si l ’ on s ’ efforce de comprendre ce que son comportement essaie de nous dire , plutôt que d ’ imposer une façon de faire unique : « C ’ est de prendre notre enfant comme allié devant une situation qui pose un défi pour nous deux , plutôt que de se mettre dans une position d ’ opposition . On montre à nos enfants à être opposants . On leur apprend très jeune . »