Montréal pour Enfants vol. 23 n°5 / Automne 2023 | Page 23

En conséquence , Brian Smith , de la FCEE , soutient qu ’ en aucun cas on ne peut parler d ’ une lacune d ’ informations . Mais cela ne signifie pas que les jeunes consommateurs sauront s ’ y retrouver . Et cela est d ’ autant plus vrai que les idées circulent parmi des conseils moins bien avisés et ceux des grandes institutions financières , qui ont des produits à vendre .
Julie Couture décrit cette tendance à se tourner vers ces bannières bien connues comme « le réflexe le plus naturel », même si chacun sait que leur mission n ’ est pas d ’ apprendre à limiter l ’ usage du crédit : « C ’ est certain que ça peut conduire à des situations de surendettement . Les institutions financières sont-elles suffisamment des citoyens responsables ? Je pense qu ’ elles le sont , la plupart du temps , mais elles ne sont pas parfaites non plus . »
Lorsque les fraudeurs s ’ invitent en ligne
Les conseillers financiers ont néanmoins des règles de déontologie à respecter , dictées par l ’ Autorité des marchés financiers . Les institutions financières ont aussi intérêt à éviter que leurs clients ne soient victimes de fraudes , puisque la responsabilité des frais leur revient souvent .
D ’ après la conseillère financière familiale Annie Pelletier , les fraudeurs n ’ ont pas besoin de révolutionner leurs méthodes pour rejoindre les jeunes . Parfois , une simple adaptation de la langue suffit : « Il y a parfois des mots-clés et des hashtags attrayants pour les jeunes qui vont être utilisés pour vendre certains produits et , finalement , cela va être une fraude . Donc , oui , cela peut arriver . Je ne peux pas dire exactement quel produit , mais cela va être comme : ‟ Clique sur ce lien pour avoir un vêtement gratuit ”. »
Il faut dire que , selon ce qu ’ a pu observer Brian Smith , le profil des jeunes et leur ignorance en font des proies plus accessibles aux fraudeurs et aux vendeurs de devises peu scrupuleux : « Les fraudeurs cherchent des profils et ils ne visent plus seulement les aînés . Ça va être beaucoup les jeunes , vers 17 ou 18 ans . Parce que les fraudeurs savent qu ’ à cet âge-là , les jeunes ont besoin d ’ avoir de l ’ argent très vite . »
Les enfants de moins de 18 ans sont loin de se situer pour autant dans une aire protégée , prévient Charles Tanguay , porte-parole de l ’ OPC : « En principe , ils ne font pas de transactions économiques , quoique nous ayons vu des histoires d ’ horreur de tout jeunes enfants qui avaient utilisé la carte de crédit pour acheter des points ( je pense que c ’ était pour le jeu Fortnite ), où le parent reçoit finalement un compte de 1000 $ ou 2000 $, sur sa carte de crédit . »
Une culture de protection
Les objectifs d ’ éducation financière que l ’ ACFC aimerait bien faire connaître à tout citoyen canadien vont toutefois beaucoup plus loin que la prévention de la fraude . Ils incluent :
• la gestion des dépenses ;
• la gestion des dettes ;
• la gestion de l ’ épargne ;
• les compétences pour naviguer sur le marché financier ;
• l ’ acquisition de confiance et de connaissances financières en temps opportun .
Mais le grand défi demeure justement de déterminer ce moment opportun . Youcef Ghellache se confronte chaque